Bilan 2013

Pauvreté : le Secours catholique lance un appel au président

« Les personnes faisant appel au Secours catholique du Rhône sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus pauvres. » Le constat dressé par Véronique Guyard, présidente du Secours catholique du Rhône lors de la conférence de presse annuelle, est alarmant. Elle lance un appel au président de la République.

7534 familles, soit environ 15 400 personnes ont été suivies par le Secours catholique du Rhône en 2013. « C’est une augmentation de 10% pour la deuxième année de suite », pointe Véronique Guyard.

De plus, « les situations rencontrées par les bénévoles de l’association sont de plus en plus précaires et dramatiques », précise la présidente. 93% de ces personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (993 euros par mois pour un adulte, 1490 euros pour un couple, toutes ressources confondues) et 67% se trouvent même en grande pauvreté (moins de 662 euros pour une personne seule). Pire, un quart ne perçoit aucun revenu. Il s’agit généralement de demandeurs d’asile déboutés, nombreux à Lyon.

Autre population en augmentation : les seniors. « Les revenus des retraités âgés entre 55 et 65 ans sont plus faibles que ceux des plus de 65 ans », pointe l’association, en raison des carrières incomplètes de plus en plus nombreuses.

Pauvreté et solitude

« La pauvreté est telle que les personnes sont obligées de s’imposer des restrictions, y compris sur leurs besoins vitaux, comme se nourrir et se loger », souligne Véronique Guyard. Des carences matérielles qui génèrent chez beaucoup « un repli sur soi ». Le premier soutien que les personnes viennent chercher au Secours catholique est ainsi l’écoute, affirme sa présidente que déplore des « clivages » grandissants au sein d’une société française malmenée par la crise. « Les plus fragiles sont considérés comme des boucs émissaires. »

En plus du manque de solidarité, l’association pointe la responsabilité de l’État et lance un appel au président de la République. « Il faut convoquer une grande conférence nationale et refonder la protection sociale », réclame Véronique Guyard. Afin de créer un système plus efficace. « Pas juste un juxtaposition de dispositifs. »

Publié le : jeudi 6 novembre 2014, par Michael Augustin