Elections professionnelles TCL

Petite modification, pas de changement

Comme nous l’avions déjà écrit ce matin, les élections professionnelles qui se sont déroulées hier au sein des TCL, ont un peu bouleversé le paysage syndical, mais pas assez pour obtenir une validation du projet d’accord sur l’organisation du travail.

La CFDT, que les autres syndicats soupçonnent d’avoir le stylo-plume qui la démange, a connu une belle progression, passant de 16,07% il y a deux ans à 24,97%. La CGT qui, elle, est farouchement opposée à l’accord proposé par la direction, a perdu deux points, passant de 34,28% à 32,26%, mais reste première organisation syndicale de l’entreprise. Malgré ce tassement, Jacky Albrand, son délégué syndical affiche sa satisfaction : « Nous avons consolidé notre score après une progression de sept points il y a deux ans. »

La situation est moins rose chez les autres, qui y ont tous laissé des plumes. Autonome Unsa perd sa deuxième place au profit de la CFDT et n’engrange plus que 14,20% des suffrages (17,47% en 2007), juste devant FO, qui reste quatrième avec 13,84% des voix, contre 15,93% en 2007. La CFTC, qui ne totalise plus que 7,57% des suffrages (14,54% en 2007), perd son statut de syndicat représentatif, pour être passée sous la barre des 10%. SUD (5,94%) et la CFE/CGC (1,23%) ne l’obtiennent pas non plus.

« On est assez content », commente Jean Gros, délégué syndical de la CFDT. On avait vu de l’enthousiasme plus débordant. En effet, malgré son bon score, l’ambiance au syndicat chéréquien est mi-figue mi-raisin. Isolé, car exclu de l’intersyndicale pour attitude jugée trop conciliante envers la direction, le syndicat rêvait de franchir la barre des 30% pour pouvoir valider seul des accord d’entreprise. Il n’en a rien été. Du coup, le CFDT se tortille dans tous les sens, ne sachant trop quelle attitude adopter. D’un côté, la consultation qu’elle a lancée auprès des salariés sur l’organisation du travail aurait rencontré une large majorité en faveur d’une validation de l’accord. La semaine dernière, il était question de 70% de voix pour la signature. Par contre, le syndicat reste silencieux sur le taux de participation. « Pas assez » se contente de dire Jean Gros. Pourquoi alors signer et s’attirer les foudres des autres organisations, alors que son paraphe seul ne valide rien. « On décidera la semaine prochaine », glisse le délégué syndical.

La direction n’aura alors probablement d’autre choix que de retourner à la table de négociation, si elle veut éviter une prochaine bonne grève en décembre. C’est en tout cas ce que réclame la CGT, aussitôt le résultat des élections connu. « Si elle n’en a pas la capacité, qu’elle démissionne pour que Keolis nous nomme un nouvel interlocuteur », clame Jacky Albrand.

Publié le : vendredi 13 novembre 2009, par Michael Augustin