Plus de 300 km de pistes
Le Grand Lyon a présenté un ambitieux plan pour développer le réseau cyclable de la métropole. A terme il y aura 13 « lignes », pour un total de 355 km de pistes cyclables desservant 49 des 59 villes du Grand Lyon.
Ne l’appelez plus le REV pour Réseau express vélo. Ce terme utilisé pendant la campagne électorale a été jugé trop technique, et compris par les seuls militants cyclistes. Il serait aussi trop évocateur d’une « autoroute à vélo », une image que l’exécutif métropolitain souhaite éviter. Le futur réseau cyclable qui doit relier Lyon aux villes de la première et même la deuxième couronne se nomme désormais « Voies lyonnaises ». Une appellation qui fait référence aux voies romaines qui reliaient il y a 2000 ans la ville de Lugdunum (Lyon) aux autres provinces gauloises. Le projet dispose même de son propre logo : une sorte de vélo stylisé, ou le chiffre 20 si on le regarde à l’envers.
Les Voies lyonnaises sont la pièce maitresse pour atteindre l’objectif que l’exécutif métropolitain s’est fixé : tripler d’ici 2026 le nombre de déplacements à vélo dans l’agglomération par rapport à 2020, afin de « donner à notre territoire un visage apaisé, confortable et sécurisant », explique le président du Grand Lyon Bruno Bernard. Pour mettre en selle tous ceux qui aujourd’hui ont peur de prendre le guidon, l’accent est mis sur la sécurité et la lisibilité du réseau. « Se déplacer en vélo en ville est considéré par beaucoup de nos concitoyens comme trop dangereux », souligne Fabien Bagnon, vice-président aux mobilités actives. « Avec une infrastructure entièrement dédiée aux vélos, nous apportons une réponse pour que le vélo devienne un mode de déplacement à part entière. »
D’une largeur comprise entre 3 et 4 m, permettant aux plus pressés de doubler les moins rapides, les pistes seront séparées de la route et des trottoirs, afin d’assurer aux cyclistes des déplacements sécurisés. Pour plus de clarté, les lignes seront numérotées de 1 à 13 et chacune indiquée par une couleur différente : vert pomme pour la 1 qui relie Saint-Fons au sud à Vaulx-en-Velin au nord, mauve pour la 8 entre Bron à l’est et La Tour-de-Salvagny à l’ouest ou encore bleu nuit pour la 6 de Saint-Genis-Laval à Rillieux-la-Pape. Longues de de 20 à 57 kilomètres, sur des tracés ininterrompus, elles seront signalées par un marquage au sol, pour offrir aux cyclistes un plan de circulation lisible.
Pour peaufiner leur projet, les élus du Grand Lyon sont allés chercher de l’inspiration dans quelques villes parmi les plus avancées en Europe : Amsterdam, La Haye, Copenhague. L’aménagement des carrefours qui représentent les endroits les plus accidentogènes, s’inspire ainsi de l’exemple hollandais : une peinture ocre au sol matérialisera le passage des cyclistes et avertira les automobilistes.
D’ici 2026, le réseau comptera 12 lignes et 250 kilomètres de pistes (carte), dont 100 km déjà existants. Les premiers coups de pioche seront donnés à plusieurs endroits de la métropole : quai Claude Bernard, entre le pont Gallieni et celui de la Guillotière (ligne 1) ; boulevard Vivier Merle, du cours Gambetta à la rue Paul Bert (ligne 2) ; avenue Victor Hugo à Tassin-la-Demi-Lune (ligne 10) et entre Vaise et Bellecour, sur le pont Bonaparte notamment (ligne 12). En 2026, ce réseau devrait traverser quelques 40 communes, permettant « à 3 habitants sur 4 de vivre à moins de 10 minutes d’une Voie lyonnaise », explique Fabien Bagnon.
Tout n’est toutefois pas encore calé. Un tiers des 150 km de nouvelles pistes est encore soumis à des arbitrages. C’est notamment le cas à Oullins où le passage par la Grande rue fait débat, à la Part-Dieu où l’exécutif hésite entre la rue de Bonnel et la piste cyclable existante de la rue de la Part-Dieu, à Caluire où l’accès au plateau fait grincer des dents certains automobilistes, ou encore à Saint-Priest et Champagne-au-Mont-d’or. Des comités de ligne réunissant maires et élus seront chargés de trouver des solutions. D’autres choix restent à faire concerneront l’extension du réseau entre 2026 et 2030, soit 105 km supplémentaires.
Enfin, d’ici la fin de l’année, l’exécutif métropolitain compte présenter son plan pour multiplier par dix les stationnements vélos sécurisés, dont le nombre doit passer de 1500 à 15 000. Ceci afin de lutter contre le vol de vélos, autre frein à la pratique cyclable.
Publié le : jeudi 23 septembre 2021, par