Palestine

Gidéon Levy : « Barack Obama a fait toutes les erreurs possibles »

Le journaliste israélien Gidéon Levy était mercredi de passage à Lyon, pour débattre à la Maison des Passages de la situation à Gaza. Très engagé dans le conflit israélo-palestinien, il a commenté devant la presse la situation au Moyen Orient. Particulièrement critique avec le président américain, qu’il accuse d’être « tombé dans le piège d’Israël », il l’est tout autant avec le nouveau plan de paix proposé par l’administration américaine début janvier : « Depuis 1968, il y a eu tellement de plans de paix, tous quasiment identiques. La seule chose dont nous avons besoin, c’est de la bonne volonté et de mettre fin à l’occupation israélienne en Cisjordanie. »

Gidéon Levy est journaliste au quotidien israélien Ha’aretz, qu’il décrit comme une sorte de Le Monde pour intellectuels de gauche. Il est une des rares voix dans son pays à défendre la cause des Palestiniens. Interrogé sur l’attitude du peuple israélien face au conflit, il répond : « la vie en Israël est merveilleuse. Pourquoi les gens décideraient de changer quelque chose ? Ils savent très peu de choses sur ce qui se passe à quelques kilomètres de chez eux. Ils sont convaincus que l’armée israélienne est la plus morale au monde. »

Pour lui, « un changement ne peut intervenir qu’à partir d’une mobilisation internationale ». Or, « l’Union européenne cautionne l’occupation de Gaza et ne fait que saluer la politique d’Israël », accuse le journaliste. Qui n’est pas plus tendre avec l’administration américaine : « Obama a perdu une année à se demander s’il faut geler les colonies (israéliennes en Cisjordanie, ndlr) pendant 10 ou 12 mois et s’il faut y inclure Jerusalem-Est ou pas. » Et de soupirer : « J’attendais de Barack Obama qu’il dise au Premier ministre (israélien, ndlr), que l’occupation était maintenant terminée. Mais il ne l’a pas fait. »

Alors qu’il déplore qu’« il n’y a pas de camp de la paix en Israël », Gidéon Levy ne compte pas baisser les bras pour autant : « le seul sujet qui m’intéresse est de combattre à travers mes écrits l’occupation israélienne. » Avant de conclure : « J’espère toujours que ça fera bouger quelqu’un. »

Publié le : mercredi 13 janvier 2010, par Michael Augustin