Régionales - MoDem

L’agora de la Part-Dieu

Il est midi trente, Azouz Begag arrive sur le parvis de la gare Part-Dieu, entouré d’une nuée de caméras. « Alors, on commence », lui lance un caméraman de Canal +, visiblement pressé. Begag, lui, préfère attendre 13h et l’arrivée des TER. 13h, ça fait trop tard pour la télé parisienne, qui doit repartir. Donc, on commence. Begag avance vers la scène improvisée. Une brise souffle sur la place Charles Béraudier. « Le MoDem est dans le vent », commente le candidat, sourire en coin.

Puis c’est partie : « Qui va voter aux élections régionales ? » Du haut de son marchepied, Azouz Begag interpelle son auditoire. Quasiment toutes les mains se lèvent. Normal, la cinquantaine de personnes venues écouter la tête de liste régionale du MoDem, est pour l’essentiel composée de militants et de journalistes. Azouz Begag décline les quelques lignes de son programme : stages, logement, non cumul des mandats : « il est temps de voir de nouvelles gueules. » Et une nouveauté : la carte Extra qui donne accès aux transports, mais aussi à la bibliothèque, aux équipements sportifs et culturels...

Puis, il y a la méconnaissance du Conseil régional, thème cher au candidat. Si l’institution n’est pas connue, sa politique ne peut pas être efficace. Exemple concret : « A Villefranche, j’ai rencontré des jeunes », raconte l’ancien ministre à l’égalité des chances. « Ils ont un terrain de foot, qui n’est pas homologué car il manque 10 cm de longueur et de largeur. Je leur a demandé pourquoi ils ne sollicitaient pas une subvention auprès du Conseil régional pour l’agrandir. Ils ne le connaissaient pas. » C’est pourquoi Begag promet de faire connaître l’action de la Région dans tous les quartiers. « Chez nous, la proximité ce n’est pas du blabla, c’est du réel », trouve la tête de liste orangiste.

Parmi les quelques passants venus l’écouter, un groupe de Jeunes populaires de l’UMP, bien décidés à ne pas faire de cadeau à l’ancien ministre sur son programme. « C’est une jolie opération de communication, mais concrètement vous proposez quoi ? », l’interpelle Maxime, lycéen aux Chartreux. Pas de bol, le programme ne sort que jeudi. « Il va être super original, super puissant » sait néanmoins déjà le candidat. La discussion s’engage à bâtons rompus. Il est question de culture à l’école. « Je n’ai pas encore lu vos livres. Je suis plutôt Victor Hugo et Balzac », dit le lycéen. « Avant de m’élire, il faut me lire », lui renvoie le candidat, pas à court d’un bon mot. A l’issue de la conversation, Maxime se déclare « déçu ». « Il n’a pas répondu à mes questions », estime le lycéen, qui n’a pas voulu dire s’il est encarté dans un parti.

« Ca me fait penser à Hyde Park Corner (un endroit londonnien où on retrouve toute sorte de precheurs publics, ndlr) », commente Cyrille Isaac-Sibille, le président départemental du parti orange. Azouz Begag, lui, est toujours convaincu qu’il créera la sur... « prise », reprennent ses soutiens en chœur. Mardi, la caravane s’arrêtera à Villefranche (18h, salle de la Mutualité) pour discuter avec des associations du quartier de Belleroche. Du haut du tabouret. « Il va devenir notre symbole de campagne », rigole Lionel Boucher, le directeur de campagne. Acheté 9,99 euros à Ikea (modèle Bekväm), il n’est pourtant pas encore aux couleurs du parti.

Publié le : lundi 22 février 2010, par Michael Augustin