Régionales

Les partis en service minimum

Les dés seraient-ils jetés ? Il y a un air de jeux déjà faits qui flottaient sur ce samedi de campagne électorale. Et pourtant, les deux grandes formations, PS et UMP n’avaient à prime abord pas lésiné sur les moyens pour promouvoir leurs programmes respectifs.

C’est au pas de charge qu’une cinquantaine de militants PS ont arpenté la zone piétonne. Ils s’étaient retrouvés à 14h place Carnot. Parmi eux quelques dignitaires locaux : Thierry Philip, Nathalie Perrin-Gilbert, Thierry Braillard, Jean-Louis Touraine. Une heure quinze montre en main pour rejoindre les Terreaux, tout en distribuant des milliers de tracts aux passants. A ce rythme-là, il n’y a pas trop le temps de discuter avec les badauds. « Nous sommes là pour rappeler qu’il y a des élections », explique la mairesse du 1er, très impliquée dans la campagne, bien qu’absente de la liste socialiste. « Les gens prennent bien les tracts, l’accueil est meilleur qu’aux européennes », ajoute une autre militante. « Contrairement à ca que dit la presse nationale, les élections régionales intéressent les gens », complète un troisième. Les TER parlent finalement plus aux Lyonnais que les quotas laitiers.

Arrivés place Sathonay, ils sont encore une bonne vingtaine. Direction le Café de la place. Thierry Braillard annonce que c’est Gérard Collomb qui régale, il vient de l’avoir au téléphone. Les militants s’installent, commandent café, thé, diabolo menthe. « On va gagner et on va bien gagner », clame Nathalie Perrin-Gilbert, en sortant du bistrot. Puis, elle s’en va faire du porte-à-porte dans son arrondissement. Ils sont encore une dizaine à continuer la distribution de flyers jusqu’à Saint Jean. « On espère que les gens vont lire nos tracts », commente Alexandra, une jeune militante.

L’UMP en terre ennemie

Il est 16h45, le Broc’Bar, rue des Lanternes dans le 1er et sa terrasse ont été pris d’assaut par les passants. Au bout de la terrasse, quelques Jeunes Populaires, l’organisation jeunesse de l’UMP. Ils attendent Nora Berra, la tête de liste rhodanienne et Fabienne Levy, qui s’étaient annoncées pour un Café politique. Un échange à bâton rompu, d’après le staff de campagne. « Je suis crevée », annonce Marine Courtaut, la présidente des Jeunes Pop. La journée était longue. Elle avait commencé le matin, en terre ennemie, sur le marché de Vaise dans le 9ème. Un arrondissement où l’UMP avait fait 19,8% aux dernières municipales. L’après-midi, la campagne s’est poursuivie dans le 1er, pas non plus un fief de la droite (18,5 % pour Fabienne Levy en 2008). Si bien que l’enthousiasme est tout relatif : « Ca ne s’est pas trop mal passé », assurent les jeunes UMP en chœur.

Une demi-heure plus tard, les deux candidates arrivent, infatigables. Le discours est rodé : manque de transparence de l’exécutif PS, lourdeur administrative, manque de vision stratégique, gabegie, avec en ligne de mire le nouvel Hôtel de région et son coût de 150 millions d’euros. « On aurait pu agrandir les locaux de Charbonnières », s’indigne Fabienne Levy. D’après elle, le nouveau siège est déjà trop petit : « la Région loue 2000 m² dans la rue en face. »

Après avoir siroté un chocolat chaud, Nora Berra doit partir. Ayant eu un accident de voiture la veille à Fourvière, elle doit récupérer son véhicule de remplacement. « On y croit, vous avez vu », lance-t-elle en partant.

Publié le : samedi 27 février 2010, par Michael Augustin