Casse du siècle

Toni Musulin reste en prison

Ce mardi, la cour d’appel a rejeté toutes les 14 demandes de remise en liberté de Toni Musulin. Les avocats de l’ancien convoyeur de fonds avaient saisi la chambre de l’instruction au motif que son transfert de Monaco en France ne se serait pas fait dans les règles. « C’est une extradition déguisée », peste Me Christophe Cottet-Bretonnier, l’un des deux avocats qui défendent Musulin. Selon lui, le transfert aurait dû respecter une convention signée en 1991 entre la Principauté et la France, alors que le Villeurbannais a été simplement escorté par la police monégasque jusqu’à la frontière où il a été pris en charge par les autorités françaises.

« La chambre de l’instruction a jugé légales les conditions dans lesquelles les autorités monégasques ont remis Toni Musulin à la police française », s’étrangle l’avocat. « Elle a aussi jugé légal le fait, pour la police française, de mettre un ressortissant français en garde à vue à l’étranger », puisqu’elle a fait rétroagir la garde à vue. « Une grande première », persifle-t-il. « C’est comme si Putine mettais quelqu’un en garde à vue à Lyon. » Les avocats, qui comptent saisir la Cour de cassation dans le cadre d’une procédure d’urgence, dénoncent « une justice d’exception. »

Ce même jour, la détention provisoire de Musulin est arrivée à échéance. L’ancien convoyeur de fonds étant poursuivi pour le vol de 11,6 millions d’euros et tentative d’escroquerie, il ne peut être incarcéré de façon provisoire que 4 mois maximum. En prison depuis le 16 novembre, l’échéance est tombée ce mardi, à moins qu’il ne soit renvoyé en correctionnelle. Ses avocats ne se font guère d’illusion. « Tout est fait pour que Toni Musulin comparaisse à son procès les menottes aux poignets. »

En attendant, le prévenu qui est toujours à l’isolement à la prison de Corbas « fait des haltères et 500 pompes par jour, et joue au foot dans 20 m² », précisent ses avocats.

Publié le : mardi 16 mars 2010, par Michael Augustin