Restauration scolaire

La ville de Lyon « met le paquet » sur les selfs

Pour désengorger ses cantines, la ville de Lyon va installer des self-services dans les écoles élémentaires (mais pas dans les maternelles). Le coût de l’opération est estimé à 8,2 millions d’euros.

La situation était devenue critique. 81,5% des quelque 33 000 enfants scolarisés à Lyon mangent au moins 1 fois par semaine à la cantine, 54% y déjeunent tous les jours. En moyenne, 19 311 repas sont servis tous les jours depuis la rentrée, soit 11% de plus que l’année dernière. Le nombre d’enfants inscrits à la cantine ne cessant d’augmenter, une dizaine d’établissements sont d’ores et déjà arrivés à saturation. 1500 enfants sont concernés, dont certains ne peuvent plus manger tous les jours à l’école, bien que leurs deux parents travaillent. « La ville met le paquet pour résoudre cette situation », affirme Yves Fournel, adjoint à la petite enfance. « Mais on ne peut pas pousser les murs. »

La solution s’appelle self-service. Expérimenté depuis 2007 à Jean-Racine (6ème) et Jules-Verne (3ème), le système va être étendu à 4 nouvelles écoles à la rentrée de Pâques et 12 autres dès septembre. A terme, les deux tiers des 128 établissements scolaires devront être équipés d’un restaurant en libre service. « L’organisation est bénéfique pour les enfants », note Yves Fournel, qui dit avoir constaté moins de bruit et donc moins de stress chez les écoliers.

Contrairement aux cafeterias où la distribution des plats se fait en ligne sur un long comptoir, les cantines scolaires disposent, elles, de plusieurs îlots au milieu des tables où les enfants prennent les différents plats à leur rythme. Finie donc l’attente à table avec son lot de chahut. Comme chaque enfant peut quitter les lieux dès qu’il a terminé, un self permet d’accueillir entre 25 et 50% d’enfants en plus.

« On ne peut pas installer des selfs partout », tempère néanmoins Yves Fournel. Pour les écoles dont la cantine est saturée mais ne peut être transformée, l’adjoint réfléchit à réduire le nombre d’enfants dans l’école, soit en limitant les dérogations, soit en redessinant les secteurs scolaires. « En attendant, nous demandons aux parents un effort de solidarité. » C’est à dire faire manger les enfants quelques jours par mois à la maison.

Publié le : mardi 30 mars 2010, par Michael Augustin