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Un bateau écolo a l’assaut des océans

Gérard Collomb n’allait pas laisser passer un tel symbole. Le premier bateau à entrer dans la darse du Confluent est un navire expérimental, on ne peut plus écologique. L’écotroll consomme trois fois moins de gazole qu’une embarcation comparable. Il est parti samedi pour le Groenland.

Équipé de panneaux solaires et de deux éoliennes, l’écotroll est un modèle en matière écologie. La coque est en aluminium 100% recyclable assemblé sans colle, ni résine. les sièges vert pomme sont faits de mousse de soja et les parois de liège. Un poêle à bois trône même au milieu de la pièce à vivre. « On trouve beaucoup de bois flottant en mer dans l’Arctique », explique la navigatrice France Pinczon du Sel.

Elle voyagera à bord de ce bateau de 12 mètres de long avec son compagnon, Eric Brossier, ingénieur océanographe, et leurs deux filles âgée de 4 mois et 3 ans. Une fois sur place, le couple compte accueillir à bord des scientifiques, qui mènent des études sur le réchauffement climatique en étudiant la faune locale.

« Au Pôle nord, je n’ai jamais eu connaissance de l’existence d’un tel bateau électrique », témoigne la navigatrice, qui s’y rend régulièrement depuis dix ans pour des missions de logistique. « Il serait même envisageable d’étudier l’atmosphère et l’eau. Ce qui n’est pas possible avec un bateau à moteur diesel. »

Le navire a quitté samedi Lyon pour un périple de cinq mois. L’équipage remontera la Seine via Paris jusqu’au Havre, puis rejoindra Écosse, les Iles Féroé, l’Islande et enfin le Groenland. Au retour, il passera par les ports de La Rochelle, Bordeaux et Sète, avant de revenir à Lyon par le canal du Midi et le Rhône.

« Pour un tel périple de 4.000 milles, un bateau traditionnel aurait besoin de 6.000 litres de gasoil. Pour l’écotroll, ce sera moins de 2.000 litres », précise l’architecte naval Jean-Pierre Brouns, à l’origine du projet. Ce qui fait tout de même environ 30 litres aux cent km.

Publié le : samedi 17 avril 2010, par Michael Augustin