Traité de non prolifération nucléaire

Deux Lyonnais à l’ONU contre les armes nucléaires

Claude Miachon et Magali Picano-Nacci, deux Lyonnais membres du Mouvement pour la paix s’envoleront le 28 avril pour New-York pour assister à la conférence quinquennale sur la prolifération des armes nucléaires dans le monde, organisée par l’ONU. Ils feront partie d’une délégation de quelques 230 pacifistes français et plusieurs milliers internationaux.

« Pour une fois qu’on nous donne la parole, on se doit d’y aller », s’écrie Magali Picano-Nacci, la responsable lyonnaise du Mouvement pour la paix. Cette ONG, fondée en 1949 compte quelques 150 antennes locales et environ 1000 membres en France. « Nous œuvrons pour qu’un jour il n’y ait plus d’armes », explique Claude Miachon, qui l’accompagnera à New-York. Pour la première fois, une demi-journée est réservée aux prises de parole des ONG, lors de ce congrès qui tous les cinq ans fait le point sur les armes nucléaires dans le monde.

Conclu en 1968 et entré en vigueur deux ans plus tard, le traité de non prolifération nucléaire (TNG) a été révisé à trois reprises. En 1995, il a été reconduit pour une durée indéterminée. En 2000, les États parties se sont entendus sur un programme d’action en 13 étapes pratiques pour faire avancer le processus, alors que la conférence de 2005 s’est soldée par un échec, les pays n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur un ordre du jour.

Il en faut plus pour entamer l’optimisme des militants lyonnais. « On sent une volonté globale de faire mieux qu’avant », affirme Arlette Cavillon, la présidente départementale de l’association. Cette année, une proposition cosignée par le Costa Rica et la Malaisie sera sur le table des négociations. En 5 étapes, elle vise l’élimination des armes nucléaires dans les 15 ans qui viennent. Si elle n’a quasiment aucune chance d’être adoptée en l’état, les délégués du Mouvement pour la paix veulent croire au succès de la conférence. « Les pays qui ont renoncé à l’arme nucléaire ne sont pas morts aujourd’hui », clame Arlette Cavillon.

Le mouvement compte bien peser autant qu’il peut sur le négociations. Les deux adhérents lyonnais feront partie d’un groupe qui rencontrera des ambassadeurs étrangers. Sur leur liste, il y a 23 pays, tels que l’Israël, l’Iran et les Etats-Unis, mais aussi le Japon, l’Allemagne et la Belgique.

« C’était mythique quand j’ai mis pour la première fois les pieds à l’ONU », se souvient Arlette Cavillon, partie en 2000. « Se retrouver avec des militants du monde entier nous rappelle qu’on n’est pas tout seul. » L’unique chose qui pourrait encore freiner leur enthousiasme serait une nouvelle éruption du volcan Eyjafjöll, clouant à nouveau les avions au sol.

Publié le : mercredi 21 avril 2010, par Michael Augustin