Interview LCI

Gérard Collomb, l’Obama du Rhône

« On ne peut pas demander à des jeunes d’être dans la norme, si ceux qui sont leurs idoles ne le sont pas », a clamé Gérard Collomb sur LCI. On aurait pu penser que ce sermon soit adressé à son ami et président du Sytral Bernard Rivalta, qui rechigne toujours à rembourser les 140 000 euros d’indemnités irrégulièrement perçues. Mais non, dans la ligne de mire du maire de Lyon se trouvait l’attaquant de l’OL Sidney Govou et ses péripéties avec une péripatéticienne. L’édile était même allé jusqu’à demander des excuses publiques au footballeur pour ses écarts de conduite, qui n’ont, rappelons-le, pas coûté le moindre centime au contribuable lyonnais.

Invité jeudi par Christophe Barbier sur les ondes de LCI, Gérard Collomb, a poursuivi sa route vers une candidature aux primaires de la gauche, en s’employant de se façonner une stature d’homme d’état. Interrogé sur sa légitimité, il n’a pas hésité à se comparer à Obama ou Clinton : « il y a des gouverneurs inconnus aux Etat-Unis qui peuvent à un moment donné devenir candidat. » Tout en minimisant son rôle dans les futures primaires, précisant qu’il souhaite simplement « s’expliquer devant le parti socialiste », pour le mettre sur la bonne voie. Un parti qu’il appelle à être « équitable et juste ». Pour cela, il n’y a qu’à s’inspirer de ce qui se passe entre Rhône et Saône : « économiquement, ça réussit, c’est performant, socialement c’est plutôt équilibré, et d’un point de vue du développement durable, nous progressons », s’est félicité le premier magistrat de la ville. Avant de conclure : « A partir de ce modèle lyonnais, nous pouvons éviter de tomber dans la surenchère. »

Conscient néanmoins de ses faibles chances de remporter ces primaires, Gérard Collomb réitère ses appels à Dominique Strauss-Kahn, l’exhortant à se déclarer au plus vite : « les Français ont le droit de savoir assez tôt si Dominique Strauss-Kahn est candidat à la présidence française », estime Gérard Collomb.

Puis, l’homme politique balaie les principaux sujets du moment. Il assure vouloir voter contre la loi interdisant la burqa, estimant qu’il y a plus important à faire : « le véritable problème à Vénissieux c’est de refaire de la mixité sociale, de faire en sorte que cette ville ne se ghettoïse pas », à l’instar de certaines communes de la banlieue parisienne, qui se retrouveront bientôt « à part de la République ». « De ce point de vue, les politiques ont des responsabilités », juge le maire de Lyon. Quant aux retraites, qu’il juge « compliquées » et « ingérables » en l’état actuel, il appelle à une refonte totale, en s’inspirant d’un système par points à la suédoise.

Publié le : jeudi 22 avril 2010, par Michael Augustin