Sex-affaire des Bleus

Benzema parle, Zahia rabat le clapet

Cité dans l’affaire de la call-girl des Bleus, Karim Benzema a décidé de sortir de son silence. Il s’est exprimé dans une interview à la chaîne espagnole La Sexta avant de parler également sur RTL. Pour ne finalement pas dire grand-chose.

« Je ne me sens pas concerné par cette histoire », a déclaré le joueur à la télé espagnole. « Ils (les enquêteurs, ndlr) ne m’ont pas appelé. J’ai l’esprit tranquille, je pense uniquement au foot, cela ne m’a pas perturbé ». Il y a 10 jours, une source présentée comme l’« agent » du joueur, avait déjà affirmé à peu près la même chose en indiquant que Karim Benzema « ne se sent coupable de rien. Son esprit est tourné vers l’aide qu’il peut apporter à l’équipe ».

Sur RTL, en soirée, l’attaquant madrilène a remis une couche : « il y a eu beaucoup de joueurs connus qui ont eu ces problèmes-là, qui étaient innocents. Donc voilà, la justice fait son travail. Mais c’est plus par rapport à ma famille et à mes proches que c’est un peu lourd ». Cette fois-ci, il a fait un copier-coller d’une récente déclaration de son ancien collègue lyonnais Sidney Govou : « Ça fait mal personnellement, mais c’est plus dur au niveau de la famille, des amis, c’est plus dur à gérer », avait fait savoir sur Canal+ le footballeur d’origine béninoise.

Zahia Dehar, l’escort-girl, qui aurait fourni ses services tarifés à Benzema, alors qu’elle n’avait que 16 ans, reste cependant formelle. Et force de détails : « J’ai rencontré Karim Benzema en 2008, j’ai eu une relation sexuelle avec lui à l’époque des Oscars du football. Benzema m’a donné 500 euros. Nous avons été dans une chambre de l’hôtel Méridien de la Porte Maillot à Paris », avait confié la jeune femme à la Brigade de répression du proxénétisme. Avant de renchérir dans les colonnes de Paris-Match : « [Karim] dit ce qu’il veut. Quel serait mon intérêt de mentir ? Il y a eu des témoins qui nous ont vus ensemble. C’est bien pour ça que je ne pouvais pas nier devant la police. »

Sans doute un peu trop attirée par l’argent facile, la prostituée vient néanmoins de marquer contre son camp sur un autre terrain. Ayant fait la Une de VSD avec des photos publiées sur Internet, elle avait assigné le magazine en référé pour atteinte au droit à l’image en réclamant 50 000 euros de dommages et intérêts. Le Tribunal de Grande Instance de Paris a statué et l’a tout simplement déboutée. Les juges ont en effet estimé que les images tirées de Facebook publiées par VSD constituent « une illustration pertinente d’un événement d’actualité », donnant de Zahia « une image qui semble en rapport étroit avec la procédure la concernant (son audition dans le cadre d’une affaire de prostitution, ndlr) ». Sans oublier qu’elle y apparaît « dans des tenues mettant en valeur sa plastique et ses capacités de séduction dans un contexte de sociabilité festive ».

Le tribunal ne désapprouve pas non plus la publication d’images issues de l’émission 12 cœurs sur NRJ 12, dans laquelle la bimbo apparaît légèrement vêtue et qui ont fait le tour du net. Leur reprise dans VSD contribue, selon le tribunal, « à l’information légitime des lecteurs sur le fait que c’était lors de ce tournage que la jeune Zahia avait fait la connaissance de l’homme suspecté de l’avoir entraîné dans la prostitution. » C’est-à-dire Abou Sofiane. Bref, le droit à l’information a prévalu, d’autant que, et cela n’a pas échappé au tribunal, Zahia s’est fait un plaisir d’apparaître en couverture de Paris-Match.

Un coup dur pour les velléités judiciaires de la sulfureuses jeune femme. « J’ai envoyé les mises en demeure d’usage », avait déclaré son avocat, Me Daniel Vaconsin il y a 10 jours. « J’attaquerai un par un tous ces sites (qui ont publié des photos de Zahia, ndlr) ». Le jugement du Tribunal de Grande Instance devrait calmer un peu ses ardeurs.

Publié le : lundi 3 mai 2010, par Michael Augustin