Mermoz

Un pont entre deux quartiers

Deuxième grand chantier prioritaire de rénovation urbaine, après la Duchère, le Mermoz nouveau commence enfin à sortir des cartons. Place à quatre ans de travaux, qui devront métamorphoser ce quartier, qui, enclavé entre l’autopont A43 et le boulevard Pinel, s’est passablement ghettoïsé depuis sa construction à la fin des années 50. 80% de ses habitants vivent sous le seuil du RMI.

C’est justement la destruction de l’autopont qui marquera la renaissance d’un quartier, aujourd’hui coupé en deux. « Le viaduc sépare le nord et le sud de Mermoz, reliés seulement par une traboule sous l’auto-pont, une espèce de coupe-gorge », s’étrangle Gérard Collomb, venu présenter le chantier à la presse. Si la partie Sud a bénéficié de plus de 20 millions d’euros, qui ont servi à la réhabilitation des logements, la création de places publiques et de nouvelles rues, ainsi qu’au développement économique, la partie Nord était jusqu’alors laissée pour compte.

Parmi les grandes opérations à venir, on compte le ré-aménagement de l’avenue Mermoz, en deux fois deux voies, limitées à 50 km/h, séparées par un terre-plein central planté, et bordées d’arbres. Une piste cyclable séparée reliera le centre ville au parc de Parilly. La suppression du viaduc, s’accompagnera d’une nouvelle orientation des flux automobiles. « Aujourd’hui, c’est une fois arrivé au Bachut qu’on se demande où on va », se plaint Christian Coulon, maire du 8e arrondissement. Ainsi, un flot de 85 000 véhicules s’écoule tous les jours par cet axe. Demain, une grande partie devra être redirigée vers le périphérique.

L’habitat, quant à lui, sera totalement renouvelé, afin de réduire la part de logements sociaux de 100 à 55%. Ce secteur compte actuellement neuf immeubles, dont trois de 10 à 15 étages. Ils abritent 500 logements. Six immeubles (319 logements) seront détruits, les trois restants rénoves. Cela fera de la place pour la construction de 360 nouveaux logements, dans de petits bâtiments de deux à cinq étages, ainsi que de nouvelles rues, perpendiculaires à l’avenue Mermoz.

Les deux pôles commerciaux ne seront pas oublié pour autant. Tout d’abord le supermarché Casino. « Sur le plan esthétique, ce n’est pas l’une des plus belles façades sur l’avenue Mermoz », ironise Gérard Collomb. Il sera donc détruit et reconstruit. Sa surface de vente passera de 1500 à 2500 m2, avec la création de parkings en sous-sol, et de 500 m2 de petits commerces au rez-de-chaussée. A priori, le nouvel immeuble sera surmonté d’habitations.

Quant aux Galeries Lafayettes, elles feront aussi l’objet d’un agrandissement, en ajoutant 10 000 m2 de surface aux 16 000 existants, plus la création d’un restaurant de 1000 m2. Le site accueillera également un nouveau parking-relais, d’environ 450 places.

Le projet coûtera environ 104 millions d’euros aux collectivités, repartis comme suit : Ville de Lyon (3,3 M€), Grand Lyon (34,7 M€), Région (12,4 M€), ANRU (14,4 M€), Grand Lyon Habitat (30 M€), Etat (8,5 M€), Ville de Bron (83 500 €). La présentation du budget fut l’occasion pour Gérard Collomb de se dire « envieux, perplexe » devant les 35 milliard d’euros que l’Etat projette d’investir dans le projet du Grand Paris. Et d’ajouter : « Je me demande ce qui restera aux autres agglomérations. »

Le calendrier des travaux :

- Avenue Mermoz : mars à décembre 2010
- Autopont : le destruction se fera obligatoirement en août, a priori en 2011
- Logements : 2008 à 2012
- Casino : 2012 à 2014
- Galeries Lafayette : juillet 2012 à avril 2014

Publié le : mercredi 17 juin 2009, par Michael Augustin