Police d’agglomération

175 policiers pour remplacer 97 gendarmes

Les protestation et pétitions n’y auront rien fait. Ecully, Chassieu, Feyzin et Rillieux-la-Pape perdront bien leur gendarmerie pour passer en zone police. La police d’agglomération, nouveau concept tenant compte des « bassins de délinquance » l’aura voulu ainsi. Le déménagement des gendarmes sera effectif le 1er janvier 2011 pour les trois premières villes. A Rillieux, ils ne partiront que le 1er juillet 2011, en raison d’importants travaux (1,2 millions d’euros) nécessaires pour transformer la caserne en commissariat.

En gestation depuis bientôt 1 an, la réorganisation des forces de l’ordre dans l’agglomération lyonnaise, est désormais sur les rails. Annoncé en décembre dernier, le nouveau schéma a été confirmé mercredi par le préfet, Jacques Gérault. Les protestations de la plupart des maires concernés n’y auront rien fait.

« Il ne s’agit pas de faire du mécano administratif », a assuré le préfet. Mais de rendre les forces de l’ordre plus efficaces. « Les voyous ne connaissent pas les frontières administratives entre les communes », s’est justifié le préfet. Le nouvelle organisation est donc calquée sur les « bassins de délinquance ». « Nous nous sommes demandés, où résident les malfaiteurs, quels sont leur trafics, leurs itinéraires », explique-t-il. Or, une partie significative des délinquants recensés à Lyon, proviennent des 4 communes concernées.

Les 4 villes connaîtront des fortunes diverses. Si Ecully et Rillieux-la-Pape troqueront leurs casernes contre des commissariats, aménagés dans les mêmes locaux, Chassieu et Feyzin seront désormais rattachés respectivement à Bron et Vénissieux. « Nos concitoyens n’attendent pas du béton mais des résultats », justifie Jacques Gérault la disparition nette des casernes dans ces deux villes du sud-est lyonnais.

Pour remplacer les 97 militaires sur le départ, 175 nouveaux postes de policiers vont être créés, et pérennisés jusqu’en 2012. Difficile pourtant de comparer ces chiffres. Les gendarmes, étant logés sur place, sont de fait disponibles 24 heures sur 24, ce qui n’est pas le cas des policiers, qui travaillent en trois-huit. Ainsi, Renaud Gauquelin, maire de Rillieux-la-Pape, estime qu’« il faudrait 120 à 140 policiers » pour remplacer les 40 militaires actuellement en poste dans sa commune. Or, il n’en aura que 62.

Un faux débat d’après Jacques Gérault. Pour lui, il s’agit simplement d’« être meilleurs après la réorganisation ». Le préfet promet d’être transparents sur les résultats en matière de sécurité avant et après le départ des gendarmes.

Publié le : samedi 29 mai 2010, par Michael Augustin