Patrimoine

Rénovation de Fourvière : il manque 1,3 million

La Fondation Fourvière, propriétaire de la basilique, lance un appel à la générosité des Lyonnais pour financer les travaux restants. 1,3 million d’euros manquent à l’appel. En tout, le chantier aura coûté 7,5 millions. Il y a 140 ans, l’édifice a été construit « grâce à des centaines de dons, provenant de toute la région », rappelle Jean-Dominique Durand, président de la fondation. « Nous poursuivons cette tradition. »

« La basilique était véritablement en péril », s’écrie Jean-Dominique Durand. Gel, pluie et infiltrations d’eau ont eu raison de l’ossature du bâtiment. Des expertises menées en 2007 et 2008 ont mis en évidence l’ampleur des dégâts. Ainsi, entre 2007 et 2009, les deux chapelles et le clocher ont été rénovés nécessitant, pour la première fois dans l’histoire de la basilique, le dépôt de la statue dorée de la vierge, qui la surplombe.

Puis, depuis 2009 c’est à la Tour de l’observatoire de se refaire une jeunesse. Fermée au public depuis 2006, elle est sur le point d’achever sa rénovation. L’armature métallique, fortement rouillée, a été complètement remplacée. Le plancher de la plateforme d’observation a également été refait. Pas une mince affaire puisque chaque dalle pèse 2 tonnes. Il ne manque plus que la table d’orientation, en cours de réinstallation. Elle date de la fin du XIXe siècle et montre un panorama de Lyon de l’époque : quelques églises entourées de verdure. Dans 15 jours, les visiteurs pourront ainsi à nouveau gravir les 278 marches qui mènent au sommet de la tour.

Désormais, tous les yeux sont tournés vers la rénovation de la toiture et des voutes de la basilique. Là aussi, l’eau a gravement endommagé les structures. La charpente étant en fer, elle se dilate et se rétracte au gré des variations de température. Pour pouvoir bouger, la structure doit être mobile sur son socle. Or, celui-ci étant également en fer, la rouille a soudé l’une à l’autre, et la charpente, sous l’effet de la chaleur (l’été on mesure 70 °C sous le toit), a littéralement poussé les murs. Des écarts de 30 cm ont été constatés.

La faute aux ardoises qui, trop petites, laissaient l’eau s’infiltrer. Les couvreurs sont donc en train de changer une par une chacune des 1500 plaques. Spécialement fabriquées en Galice, les nouvelles mesurent 1m15 par 1m15, comme prévu par les plans d’origine. Des plans qui n’avaient pas été respectés lors de la construction de la basilique, les ardoises déposées mesurent 15 cm de moins de chaque côté. Dérouillée et repeinte, la charpente, elle, repose maintenant sur des blocs en caoutchouc, technique utilisé pour la construction de ponts par exemple.

Pour protéger les voutes en cas de pluie, le chantier n’avance que petit à petit. Impossible en effet de bâcher l’intégralité du toit en raison des forts vents du sud auxquels Fourvière est exposé. « On n’a pas envie de retrouver notre bâche à Bellecour », soupire Philippe Allart, l’architecte du patrimoine en charge du chantier.

Une fois la toiture rénovée, il s’attaquera aux voutes, également abimée par l’eau, au point que les mosaïques se détachent. La fin des travaux est prévue pour 2013. A condition que l’argent nécessaire soit rentré dans les caisses d’ici là.

Publié le : jeudi 3 juin 2010, par Michael Augustin