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Cinéma

Fatal

Fatal Bazooka, le personnage créé par Michaël Youn dans son show-télé Morning live est désormais une star planétaire. Des millions de fans, des dizaines de tubes, 4 Music awards de la musique, une ligne de vêtements, un magazine et prochainement l’ouverture de son propre parc d’attraction Fataland. Il est le n° 1 incontesté et a tout l’attirail qui va avec : belles femmes, grosses voitures, jet privé, fêtes démesurées. Jusqu’au jour où Chris Prolls, star montante de l’électro vient lui contester son rang. Commence alors pour Fatal une descente aux enfers. Et un retour aux sources, car le gangsta-rappeur du ghetto vient en réalité d’un petit village savoyard en plein cœur des Alpes.

« Je cherchais un archétype de la réussite que je pourrais traîner dans la boue, clochardiser », explique Michaël Youn. Au départ, le héros du film devait être un grand sportif. Finalement, le comique de M6 s’est rappelé le personnage qu’il avait créé pour Morning live. Pour en faire une star planétaire, il s’inspire des people outre-atlantiques, les Paris Hilton, Puff Daddy, Britney Spears et autres Beyonce. « Les bigger than life. Plus glamours et exubérants, plus portés sur le fric que ceux qui peuplent notre quotidien en France. »

Si bien que tout le film a été tourné à Montréal. « Un choix artistique », affirme Michaël Youn. Un décor plus crédible pour faire défiler des Monster cars, ces énormes véhicules, hautes sur pattes, dont raffolent les rappeurs bling-bling américains. « S’il y en avait dans les rues de Paris, ça se saurait », commente l’acteur. Mais tourner en Amérique était aussi « un petit bout de rêve » pour celui qui a signé pour la première fois le scénario et la mise en scène, tout en incarnant bien évidemment le héros principal.

« L’idée était en moi depuis longtemps », souligne le comédien. « Je savais à peu près ce que je voulais et personne n’était plus habilité que moi pour concrétiser ce que j’avais en tête. » « J’avais envie de faire une comédie débile », affirme l’apprenti-réalisateur. « Fatal c’est 100% moi avec mes excès, mes outrages, mais aussi ma sensibilité et ma poésie. » Vint le temps des découvertes. « Je savais que ça allais être dur mais pas à ce point. Chaque prise m’a coûté 2 fois plus de temps, car il fallait à chaque fois que je coure au combo pour la visionner. Le film s’est fait à l’arrache ». En passant, le budget a pris du poids, passant de 12 à 14 millions d’euros.

Face à Fatal Bazooka, l’acteur-humoriste québécois Stéphane Rousseau incarne Chris Prolls. « Il fallait quelqu’un de beau, blond, qui sache tenir une scène », explique Michaël Youn. « Le casting n’était pas très long. [Stéphane] a tellement de présence à l’écran, il est tellement graphique », s’extasie le Français, qui trouve au Québécois « un côté Jean-Claude Van Damme universel, du genre je m’adresse à la terre en totalité. »

Que faut-il alors penser de ce premier long-métrage made by Michaël Youn ? C’est un film qui démarre bien, avec du rythme, jouant habilement avec pas mal de genres, du film d’action hollywoodien aux clips bling-bling américains, truffés de chaînes en or et nanas en petite tenue. La photo est belle, quelques répliques bien senties (la femme de Fatal s’appelle Athéna Novotel, l’héritière de la célèbre chaîne d’hôtels...). Puis, malheureusement il s’essouffle avant de devenir carrément gnangnan. Reste la pêche est les délires de l’ancien présentateur en string, puis une bonne dose de chansons efficaces, empruntées aux mondes de l’électro et du rap, voire de la chanson française.

- Long-métrage français
- Réalisé par Michaël Youn
- Avec Gérard Michaël Youn, Stéphane Rousseau, Isabelle Funaro, Armelle, Fabrice Eboué, Vincent Desagnat, Jean Benguigui, Catherine Allegret...
- Genre : Comédie , Musical
- Site officiel : www.fatal-lefilm.com
- Sortie : 16 juin

Publié le : lundi 14 juin 2010, par Michael Augustin