Aménagement du territoire

Michel Mercier a les clés de la capitale

Il n’avait pas réussi à conquérir le Grand Lyon, il s’occupera du Grand Paris. Michel Mercier, secrétaire d’État à l’aménagement du territoire, prendra en charge celui de la région capitale, succédant ainsi à Christian Blanc. Il devra s’occuper d’un chantier pharaonique de 35 milliards d’euros.

En 2001, candidat à la mairie de Lyon, Michel Mercier aurait sans doute pris place dans le fauteuil du président du Grand Lyon, s’il avait remporté l’élection. Les Lyonnais en ayant décidé autrement, le président du Conseil général se retrouve, 9 ans plus tard, à la tête d’un gigantesque chantier censé transformer l’agglomération parisienne en une grande métropole mondiale. Cette promotion n’a pas manqué de provoquer quelques sarcasmes de la part de celui qui l’avait battu en 2001 : « Il fait les 2 extrêmes, directement de l’aménagement des zones rurales au Grand Paris. J’espère qu’au passage, il n’oubliera pas Lyon... », a ironisé Gérard Collomb en marge de sa participation lundi à l’installation du Conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon.

Michel Mercier avait appris la nouvelle dimanche à 19h15 au téléphone par le Premier ministre. Quelques heures plus tôt, Christian Blanc, accablé dans une affaire de cigares achetés 12 000 euros aux frais du contribuable, avait été contraint à la démission.

Chantre de la ruralité, l’élu de Thizy, petit bourg de 2442 âmes, hérite donc d’une région de 11,6 millions d’habitants et d’un PIB comparable à celui de la Suède. Contradiction ? « Il n’y a pas d’opposition entre les grandes métropoles et les territoires », souligne l’intéressé cité par le Progrès. « Au contraire. Les grandes métropoles créent de la richesse qui se trouve redistribuée dans les territoires à travers les résidences secondaires, les investissements, ou les retraites... » Michel Mercier devra notamment piloter la création d’un gigantesque métro automatique reliant les différents pôles économiques franciliens, qui devrait coûter à lui seul 21,4 milliards d’euros. Un projet brocardé par Gérard Collomb, à chaque fois que celui-ci a l’occasion de s’exprimer sur les (faibles) subventions versées par l’État pour les différents chantiers des TCL.

Publié le : mardi 6 juillet 2010, par Michael Augustin