Résidence d’artistes

Pierre-Bénite prête à accueillir des frichards, Collomb refuse

A quelques jours de la date fatidique, une nouvelle piste est apparue, pour reloger les artistes de la friche RVI. Aussitôt écartée par Gérard Collomb.

Le 31 juillet, les quelque 400 occupants de la friche RVI doivent rendre les clés. La mairie leur a bien proposé une solution de relogement, l’ancienne usine Lépine (Lyon 3ème), mais celle-ci est 10 fois plus petite que les locaux de l’avenue Lacassagne et dépourvue d’espaces extérieurs, nécessaires à certains artistes.

C’est dans ce contexte que le maire de Pierre Bénite, Serge Tarassioux (PCF) a écrit à Gérard Collomb. La lettre date du 9 mars dernier. Car sur sa commune, le Grand Lyon a récemment préempté plusieurs hangars industriels rue Yon Iug, face au port Edouard Herriot. Le lot A7, du nom de l’autoroute qui le longe, et qui accueille en tout une vingtaine d’entrepôts, se trouve en effet sur le tracé du futur Tronçon ouest du périphérique (TOP). Or, le bouclage du contournement lyonnais ne devrait pas voir le jour avant une dizaine d’années dans le meilleur des cas.

D’où l’idée de Serge Tarassioux de mettre les 3 locaux à la disposition d’artistes, en attendant. Si les bâtisses ne sont pas spécialement vastes, entre 1000 et 1300 m², elles présentent l’avantage de disposer d’un parking de 19 000 m², chose dont l’usine Lépine est dépourvue. « Ce type d’accueil pourrait permettre de répondre à une demande réelle des artistes sur notre agglomération, à qui l’on proposerait en échange d’intervenir utilement dans les quartiers CUCS (Contrats urbains de cohésion sociale, ndlr) de Pierre-Benite, Oullins ou Lyon », écrit-il dans son courrier. « Nous avons souvent des troupes qui nous contactent pour des résidences d’artiste », note Miren Servonnet, première adjointe du maire (photo), lors d’une visite sur place. Or, la ville ne dispose pas de locaux appropriés pour les accueillir. D’où l’intérêt de récupérer les hangars préemptés. Un projet qui a du sens mais qui n’a pas eu les faveurs de Gérard Collomb.

Un mois et demi plus tard, le vice-président délégué au patrimoine du Grand Lyon, Yves Blein, prend sa plume pour répondre au maire de Pierre-Bénite. Il lui fait savoir que la communauté urbaine préfère louer ces locaux pour des activités économiques : « un de ces bâtiments a déjà été mis à disposition d’un grossiste et la DFI (direction du foncier et de l’immobilier du Grand Lyon, ndlr) étudie actuellement la possibilité de répondre à d’autres demandes en cours pour l’activité économique. »

En attendant, les artistes de la friche espèrent toujours que la mairie de Lyon leur propose des locaux leur permettant de poursuivre leurs activités.

Publié le : vendredi 23 juillet 2010, par Michael Augustin