Rentrée sécuritaire
« Toutes les conditions existent pour nourrir le germe de la guerre civile », s’alarme le député communiste André Gérin. Commentant les incidents survenus cet été à Grenoble et Villiers-le-bel, où des policiers ont été pris pour cible par des jeunes, il estime que « l’activité criminelle bat son plein et la violence devient la norme » dans certains quartiers. L’ancien maire de Vénissieux dénonce un contexte de « culte de l’argent, de mafia, de trafic de drogue et d’intégrisme » et réclame plus de moyens pour la police d’investigation.
L’heure est grave pour André Gérin. Lors d’une conférence de presse, ce lundi, il a analysé la situation du pays et la politique du gouvernement en matière de sécurité. « Nicolas Sarkozy est en train de tendre un piège à la gauche », estime ce communiste dissident qui accuse le président d’« utiliser les méthodes de Le Pen pour préparer 2012 ». Et d’appeler les partis de gauche à « regarder la réalité en face ». Pour lui, « le PS esquive et le PC est aux abonnés absents. »
Réclamant une politique de sécurité « sans stigmatisation ni bouc émissaire », André Gerin a détaillé le catalogue de mesures qu’il recommande au gouvernement. Vaste et varié, il va du rétablissement des internats éducatifs et de l’apprentissage à 14 ans, au service civil obligatoire pour garçons et filles, en passant par des contrats de sécurité entre les habitants d’un quartier et la police. Ne rechignant pas devant un vocabulaire martial, il veut « déclarer la guerre à la drogue » et « éradiquer les bandes de trafiquants et groupes intégristes qui pourrissent la vie dans les cités. »
Pour « restaurer l’autorité dans les cités », le député communiste demande les mêmes moyens pour la lutte contre la criminalité que contre le terrorisme, notamment en matière de police d’investigation. Il réservera cependant sa première initiative de la rentrée à la rédaction d’un livre blanc sur la criminalité, pourquoi pas assortie d’une nouvelle mission parlementaire.
Publié le : lundi 30 août 2010, par