Part-Dieu

Incity : une tour écolo en 2013, au conditionnel

La future tour Incity, prévue à la place de l’actuelle bâtisse UAP, à l’angle Garibaldi/Lafayette, sera « la meilleure en France, peut-être en Europe, en termes d’utilisation de l’énergie ». Invité à la Mairie du 3ème, Marc Balay, directeur du promoteur Sogelym Steiner, commanditaire de l’ouvrage, n’a pas mâché ses mots.

Cependant, l’ambition écologique a grandement été rabotée, par rapport au projet initial. Exit, l’éolienne sur le toit, en raison « du bruit et des vibrations, qu’on ne pourrait pas éviter », se justifie le promoteur. Supprimés également les panneaux photovoltaïques sur la façade, censés produire une grande partie de l’électricité consommée par le bâtiment. Il n’en reste plus que quelques-uns, tout en haut sur l’ourlet de la coiffe. Tout juste de quoi produire « un ou deux pourmille de la consommation », du propre aveu du directeur.

Le côté écologique devra alors venir de l’inertie de la masse thermique des planchers, noyaux et façades, pour assurer un rafraîchissement plus naturel du bâtiment. Cela fonctionnera comme « une vieille maison en pierre », explique Marc Balay, « dont les murs rayonnent le frais en été et le chaud en hiver ». Ainsi, la tour ne devra consommer que 80 à 90 Kw/h par m2 et par an. Soit moins que les 120 Kw/h imposés depuis 2005. A condition toutefois que ses occupants jouent le jeu, tempère le directeur. La consommation sera de toute façon supérieure au 50 Kw/h, en vigueur dès 2012. « On ne sait pas faire mieux », se défend Marc Balay.

Exit aussi les six étages de parkings du projet initial. La tour n’en aura finalement pas du tout. « Il y a trois parkings LPA à proximité (Bonnel, Part-Dieu et le fameux escargot qui jouxte le chantier, ndlr), avec plusieurs milliers de places disponible », explique le directeur. Cela a plusieurs avantages pour le promoteur. La tour UAP ne comprenant que deux niveaux de sous-sol, il n’aura pas à creuser davantage. Puis, les locaux techniques seront logés au sous-sol, ce qui libérera deux étages dans la tour.

Claire Bertrand, architecte à l’Atelier de la Rize, qui co-gère la construction avec le cabinet parisien Valode et Pistre, a présenté le calendrier des travaux, qui commenceront par la démolition de la tour UAP. Tout d’abord, une bonne nouvelle : on disait cette tour, construite en 1972, bourrée d’amiante, finalement elle n’en contient que très peu. Sur le 14 000 m3 de gravats à évacuer, il n’y a que 5 m3 d’amiante. « La tour UAP a une structure en béton, qui resiste au feu », explique l’architecte. Contrairement à beaucoup d’autres, construites dans les années 70 sur le modèle américain, autour d’une ossature en métal. Comme le métal fond en cas d’incendie, les poutres de ces tours-là étaient complètement entourée d’amiante. Ici, seuls les portes d’ascenseur et clapets coupe-feu en contiennent.

La démolition devra commencer à la rentrée. Pendant six mois, la bâtisse sera dépecée de l’intérieur. Puis, elle sera déconstruite, étage par étage. Cette deuxième phase, qui devra durer 12 mois, nécessite l’installation d’une grue, qui affectera la circulation sur les axes Lafayette et Garibaldi. Place nette sera donc faite pour le premier trimestre de l’année 2011. La construction de la tour Incity pourra alors démarrer pour une livraison fin 2013. A condition toutefois de trouver des locataires. « Nous ne commençons pas les travaux, avant d’avoir signé avec un utilisateur qui nous prend au moins 50% de la surface », prévient Marc Balay. A l’heure actuelle, rien n’est moins sûr. Si des contacts ont été noués, rien n’a été signé encore.

La tour Incity en chiffres :

- Hauteur du dernier étage : 154 m
- Hauteur du toit : 180 m
- Hauteur de l’antenne : 200 m
- Nombre d’étages : 40
- Superficie 40 000 m²

Pour comparaison : Crayon : 165m, tour Oxygène : 115m, tour Suisse : 80m

Publié le : dimanche 5 juillet 2009, par Michael Augustin