Miss Météo Julie Fortune

Une baroudeuse pose ses valises à TLM

« Je suis une fille calme ! » s’écrie Julie. Julie Fortune, selon son nom de scène, c’est la nouvelle Miss Météo de TLM. Une météo à thème, fraîche (surtout actuellement) et décalée, ou plutôt complètement déjantée la plupart du temps. Car Julie n’hésite pas à barrer les nuages sur la carte de Météo France pour dessiner un soleil à la place, arriver en combinaison de ski ou présenter ses prévisions la tête à l’envers, en position d’équilibre. Portrait d’une jeune femme aussi mimi que pétillante, venue un peu de nulle part.

Une chose est sure, elle est née à Besançon. Après, ça se complique. « J’ai 26 ans et j’ai déménagé 29 ou 30 fois ». Un « parcours chaotique » qui l’a emmenée du Doubs en Martinique, Espagne, Angleterre en passant par Cherbourg, Aix-en-Provence, Beauvais... Dernière escale en date : la Croix-Rousse où elle vit depuis 1 an. Pourquoi Lyon ? « Une cuite au whisky à Avignon ». Dans la Cité des Papes, elle a joué du théâtre de rue avec des amis rencontrés à la fac. Leur pièce, l’histoire des Horse Sisters, deux sœurs anglaises (avec l’accent s’il vous plaît) abandonnées par Robin des bois sur une aire d’autoroute en France, à la recherche du prince charmant. « Un truc un peu déjanté. » Sans blague.

Une soirée arrosée plus tard, la décision est prise, Julie rejoindra la compagnie Monsieur Cheval & Associés que ses amis ont montée à Lyon Croix-Rousse. « En août, je suis venue chercher un logement, en septembre j’ai aménagé. » C’était aussi simple que ça. Ceci dit, elle a fait pire. Comme quand elle a fugué en Andalousie, sur un coup de gueule familial, avec 12 euros en poche et sans connaître un mot d’espagnol. Juste le temps de poster une lettre à sa mère, lors d’une escale à Lyon, pour pas qu’elle s’inquiète. Elle y restera 3 mois, le temps de gagner son billet de retour.

Le théâtre, elle n’est pas tombée dedans toute petite, mais presque. Tout a commencé à 17 ans. Julie prépare alors un brevet de technicienne en agencement. A l’école on la fait travailler sur des décors de scène. Une vocation est née. Elle troque les tasseaux du menuisier contre les planches de théâtre, s’inscrit en Bac L, puis enchaîne sur un DEUG théâtre-psycho. Qu’elle plaque au bout de 3 mois. « Je n’avais rien à faire des réflexes psycho-moteurs des bébés », se justifie-t-elle. L’année d’après, Julie s’inscrit en DEUST Art du spectacle, puis s’exile à Londres où elle intègre la School of physical theatre.

De retour en France, elle s’installe en Picardie, enseigne le théâtre à des personnes en réinsertion sociale puis, prend des cours de chant, histoire de rajouter une nouvelle corde à son arc. « Toute toute petite j’ai appris le solfège », se souvient-elle. « J’étais toujours la dernière de la classe. Sauf une fois, quand j’étais antépénultième (avant-avant-dernière, ndlr). C’est d’ailleurs comme ça que j’ai appris ce mot-là. » Plus tard, elle aimerait apprendre la contre-basse. « C’est beau, c’est gros, c’est puissant. » Sinon le piano.

Depuis la rentrée, elle fait donc la pluie et le beau temps sur TLM. Recrutée sur casting, elle a été choisie parmi 110 candidates. « C’est son naturel, son coté pas "miss météo" et pétillant qui ont fait la différence », souligne Philippe Montanay, le nouveau rédacteur en chef de la chaîne. Son expérience d’actrice l’aide à inventer des personnages, imaginer des caricatures, trouver des accents, concocter des bêtises, dit-elle. « La bêtise c’est une marque de génie. Je n’ai pas peur du ridicule. » Et ça se voit. Chaque météo est à thème. « J’alterne des trucs musclés et plus doux ». Jeudi dernier, elle hésite entre Guy Moquet, mort 69 ans plus tôt, et le bégaiement dont c’est la journée mondiale. Ça sera le ski. Affublée d’un bonnet bleu, de grosses lunettes et d’un blouson rose fluo, elle annoncera des températures plutôt fraîches et la prochaine ouverture de la station des 2 Alpes.

En parallèle, Julie continue à travailler avec Monsieur Cheval. « Je ne pourrais jamais me passer du théâtre », clame-t-elle. Elle troquera néanmoins les planches contre la régie, car elle a « déjà suffisamment de projecteurs dans la gueule à la télé. » C’est le rapport au public qui fait la différence. « A la télé tu ne le vois pas, tu ne sais pas s’il répond ou pas. Tu es toute seule à parler à un rond. » Et de s’exclamer : « allez-y, commentez sur Facebook », où son émission La Quotidienne a sa page.

Publié le : lundi 25 octobre 2010, par Michael Augustin