Retraites

Mobilisation massive mais en recul, Ségolène en guest star

Ils étaient entre 11 000 (police) et 32 000 (syndicats) à défiler dans les rues de Lyon, en pleine semaine de vacances scolaires et au lendemain du vote final du projet de loi. Une participation importante bien qu’en recul d’un tiers comparée à celle du 19 octobre (45 000 et 18 000 personnes). Le défilé s’est déroulé sans heurts de Sans-souci à Bellecour avec une invitée surprise : Ségolène Royal, présente dans le cortège sur une partie du parcours. Les syndicats promettent « de nouvelles formes d’action ».

« Une réussite » commente Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT, pour cette nouvelle mobilisation témoigne d’un « ancrage profond » de la contestation qui dépasse la seule question des salaires. « Emploi, salaires, conditions de travail », sont d’autres sujets qui, selon lui, ont émergé au cours du conflit. Une nouvelle réunion intersyndicale est prévue le 4 novembre à Paris. Il est néanmoins fort possible que la manifestation du 6, d’ores et déjà actée, soit la dernière du combat contre la réforme des retraites. Les syndicats se tournent vers de « nouvelles formes d’actions ». « La loi est mauvaise. Ce n’est pas parce qu’elle a été votée, qu’elle devient bonne », souligne Pierre Coquan. Il pourrait alors y avoir des opérations coup de poing comme celle de mardi quand la ligne de tramway T3 a été bloquée par des manifestants qui distribuaient des tracts.

D’autres ont déjà les yeux tournés vers 2012. C’est le cas de Ségolène Royal qui s’est invitée à la manifestation lyonnaise. « Cette réforme n’est ni juste ni efficace », a-t-elle martelé devant de nombreux micros, affirmant qu’elle était là « en tant que simple citoyenne ». « Une autre politique est possible », a-t-elle déclaré, promettant que le parti socialiste rendra la retraite à 65 ans à tous les Français et celle à 60 ans à ceux qui ont commencé tôt à travailler. Avant de dénoncer un « pouvoir corrompu et tyrannique ».

Dans le cortège, on pouvait également apercevoir une centaine de fonctionnaires municipaux vaudais, chantant et dansant. Vaulx-en-Velin est la seule ville de l’agglomération dont les services municipaux sont en grève. Bernard Genin, le maire de la ville, prépare, lui aussi, l’après-manif. « Personne n’est dupe », souligne l’élu. « Sarkozy restera ferme. » Et d’annoncer qu’il compte réunir « toutes celles et tous ceux qui ont participé au mouvement pour débattre de ce qu’on fait demain. » « C’est maintenant qu’il faut créer les conditions du changement », sans attendre « le grand soir électoral de 2012 », affirme l’édile. Et de conclure : « Il faut que la gauche ait le courage d’inverser ces changements. »

Publié le : jeudi 28 octobre 2010, par Michael Augustin