Mouvement social

Grève des cantines : la galère continue

Trois semaines après le début du conflit, la grève dans les cantines lyonnaises n’est pas près de s’arrêter, et ceci malgré un accord signé la veille des vacances par la Mairie avec la CGT et l’UGICT-CGT (cadres). Un nouveau préavis de grève a été déposé par l’intersyndicale qui réunit SUD, UNSA et la CFTC. Il court jusqu’à la fin de la semaine prochaine.

Juste avant les vacances, mairie et CGT s’étaient mises d’accord sur le recrutement de 80 personnes, 40 personnes à temps plein, et 40 mi-temps (16 heures par semaine), pour remplacer les agents absents et renforcer le personnel pour les écoles qui en ont besoin. Dans un courrier adressé à tous les parents fin octobre, la direction de l’éducation a également annoncé qu’elle prendrait en charge les frais de transports des vacataires journaliers et s’appliquerait à leur proposer plus d’heures de travail dans la même école.

Une proposition jugée insuffisante par les 3 syndicats minoritaires, qui ont décidé de poursuivre la grève. « Les 40 temps pleins ne sont pas des embauches mais des vacataires qui deviennent saisonniers », un statut légèrement moins précaire, s’indigne Julia Kabakdjian, secrétaire du syndicat SUD. Et les 40 mi-temps équivalent à 18 temps pleins, un nombre insuffisant pour les grévistes.

« Les taux d’encadrement ne sont jamais respectés », s’étrangle Julia Kabakdjian. Il faut en effet 1 agent pour 12 enfants en maternelle et 1 pour 24 en primaire. « Parfois c’est le double. » La surcharge de travail entraîne une « usure professionnelle importante », estime la représentante syndicale, qui demande, en plus des embauches, une « reconnaissance pécuniaire de la pénibilité de notre travail », soit 100 euros net mensuels de plus par agent. Les 1100 agents titulaires, en fonction de leur ancienneté, gagnent entre 1100 et 1400 euros net par mois. La mairie propose de son côté seulement 46 euros de plus pour les 115 vacataires.

Mardi et mercredi, environ 200 agents réunis en assemblée générale ont voté à 92% la poursuite de leur mouvement de grève. 51 restaurants scolaires sont restés fermés jeudi. Vendredi, leur nombre monte à 67. D’autres n’ouvriront que partiellement. La mairie compte donc mettre des salles municipales à la disposition des enfants des écoles grévistes.

Publié le : jeudi 4 novembre 2010, par Michael Augustin