Le parti des Verts disparaît

Europe Ecologie : un nouveau mouvement se crée

2000 personnes se sont rassemblées samedi au Centre des congrès de Lyon pour donner naissance à un nouveau mouvement politique, issu de la fusion des Verts et d’Europe Écologie. Une grande messe, animée par Noël Mamère, alternant discours (Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Nicolas Holot...) et tables rondes sur les grands sujets politiques (emploi, environnement, politique internationales...). Au beau milieu de tout cela, les militants devront décider du nom du nouveau mouvement.

Il est 12h10, les leaders d’Europe Écologie se sont rassemblés au Foyer Lumière du Centre des congrès de Lyon, debout contre les portes d’un amphithéâtre, aussitôt assaillis par les caméras et photographes. Ça se bouscule, ça pousse, ça donne des coups de coude dans un brouhaha général, jusqu’à ce que Philippe Meirieu, ancien candidat aux Régionales en Rhône-Alpes, les bras levés, s’emploie à y mettre un peu d’ordre. Puis, Cécile Duflot, secrétaire nationale du parti écologiste, prend le micro et demande qu’on « écoute Philippe Meirieu ». Le calme revient. « Une grande journée » s’exclame Eva Joly. « La fusion entre les Verts et Europe Ecologie, rêvée par Dany, nous sommes en train de la réaliser. » « Le mouvement que nous sommes en train de créer n’est plus une force de contestation », renchérit Cécile Duflot. « Il a vocation à devenir majoritaire. On écrit une nouvelle page de notre histoire. »

« Il faut écrire une nouvelle page, mais elle n’est pas encore écrite », tempère aussitôt Daniel Cohn-Bendit, très critique ces derniers jours à l’égard des Verts dont il a dénoncé le « sectarisme ». « Quand on fait 3 à 5%, on est coupé de la société », peste-t-il. « On est d’accord pour surmonter les problèmes. Mais ce n’est pas parce qu’on est d’accord, qu’on les a déjà surmontés ». Puis, il remercie « Eva » d’avoir « négocié que le soleil soit au rendez-vous ». Car le temps est clément à Lyon, 16 °C et un ciel d’un bleu impeccable.

Cécile Duflot abordant la question des coalitions, commence par un beau lapsus : « Il n’y aura pas d’alliance avec la gauche ! » « Voilà c’est fait », commente-t-elle, une fois l’éclat de rire général retombé. Puis, elle reprend : « pas d’alliance avec la droite, pas d’alliance automatique avec la gauche. On ne s’inscrit pas dans le vieux clivage où on fait bouger le curseur entre la gauche et la droite. » Les autres ténors acquiescent. Si nous sommes là c’est pour apporter des réponses à une Europe confisquée par la finance, déclare en substance José Bové. « Ce que l’on fait aujourd’hui ne s’arrêtera pas », pronostique Dominique Voynet. Puis, à 12h27 Cécile Duflot siffle la fin de la conférence de presse : « Allez, on mange ! »

Les discussions se poursuivent alors autour du buffet. Parmi les responsables les plus demandés : Daniel Cohn-Bendit, constamment entouré d’une nuée de caméras et micros. « Sarkozy contamine négativement tous ceux qui travaillent avec lui. Cela pourrait être le sujet d’une thèse, comment des personnes intelligentes comme Kouchner et Borloo perdent leur intelligence au contact de Nicolas Sarkozy. » Mais la question la plus récurrente porte sur l’adhésion ou non de Nicolas Hulot. L’arrivée du télécologiste au Centre des congrès est annoncée pour 17h. « C’est la première fois qu’il assiste à des assises politiques », souligne Jean-Vincent Placé, numéro 2 des Verts. « On est content sur le plan politique. » Cohn-Bendit, réplique un brin désabusé : « J’ai négocié pendant 3 mois avec Nicolas Hulot pour qu’il nous rejoigne aux Régionales. Il n’est pas venu. S’il vient maintenant, c’est formidable, s’il ne vient pas, c’est sa vie. »

Un peu plus loin, Philippe Meirieu explique en quoi ce nouveau mouvement se veut différent : « Les partis classiques sont des machines à organiser des carrières politiques et réguler la lutte des places. Pour nous, le débat de fond est plus important que les ambitions individuelles. C’est ce que la plupart des Français attendent depuis longtemps. » Et d’expliquer que la prochaine étape sera l’élaboration d’un programme, d’ici juillet prochain. Ça sera un programme de gouvernement, clame le dossier de presse. « Une grande formation doit avoir un discours sur toutes les questions essentielles qui concernent la société française : la politique étrangère, l’économie, la formation... », insiste Philippe Meirieu.

Toutes les photos sont sur www.facebook.com/lyoninfo.

Publié le : samedi 13 novembre 2010, par Michael Augustin