Nouveau cycle

Des vélos plus légers, plus solides et plus disponibles, des tarifs en hausse, des services en plus. Le Grand Lyon et JC Decaux ont présenté cet après-midi tout ce qui va changer pour les utilisateurs des vélo’v lyonnais. L’occasion de faire quelques annonces.

Ce n’est plus un secret, le service de location de vélo’s lyonnais ne fait pas gagner d’argent à son prestataire JC Decaux, même si celui-ci est resté muet sur son coût, se contentant d’annoncer qu’il facture près de 4000 euros par vélo et par an... à la ville de Nancy. En effet, des municipalités comme Nancy ou Marseille louent ce service, sans en contrepartie autoriser JC Decaux à poser ses panneaux publicitaires. Contrairement à Lyon, où la prestation est gratuite pour la collectivité, car financée par la pub.

Pour permettre d’alléger la facture, le Grand Lyon et son prestataire ont signé un avenant au contrat, conclu fin 2004. Il prévoit des tarifs en hausse, mais aussi de nouveaux services et doit assurer une meilleure qualité du service.

Pour cela, la communauté urbaine est prête à mettre la main à la poche et à reverser, tout ou partie des 600 000 euros qu’elle reçoit tous les ans grâce aux locations (le prix des abonnements est, lui, reversé à JC Decaux). La condition : le prestataire doit respecter des critères de qualité, comme répondre à la quasi-totalité des appels qui arrivent au centre d’appels ou assurer une bonne disponibilité des vélos.

Quant à la hausse des tarifs, la majorité des utilisateurs ne seraient pas concernés, assure Gilles Vesco, Vice-Président au Grand Lyon, en charge des nouvelles mobilités urbaines. Ainsi, si le prix horaire de la location augmente, 93% des cyclistes rendraient leurs vélo avant la fin de la première demi-heure qui, elle, reste gratuite. Le coût de la carte courte durée (valable une semaine) passe de 1 à 3 euros ? Qu’à cela ne tienne, 52% des vélo’veurs ne l’utilisent qu’une journée et peuvent désormais acheter la nouvelle carte journalière au prix de... 1 euro.

400 vélo’v de quatrième génération vont faire leur apparition à Lyon, à partir du 2 mai prochain (il faudra attendre 4 ans avant que tous les 4000 du parc soient mis à jour) : allégés (22 kilos au lieu de 25), abaissés des 4 cm, pour permettre aux moins grands de pouvoir les enfourcher plus facilement, ils sont aussi censés être moins fragiles. Là où les anciens modèles étaient bourrés d’électronique, une source de pannes récurrentes, le nouveau est moins technologique. Un gage de fiabilité mais aussi de rapidité, à en croire Pascal Chopin, directeur régional de JC Decaux. Ainsi, le camembert qui tourne pendant de longs moments sur l’écran de la borne, en attendant que le vélo soit disponible, ne devra plus être qu’un mauvais souvenir. 4 secondes suffiront désormais pour pouvoir retirer sa bicyclette. Idem pour un vélo’v qui arrive en station et qui sera désormais quasi instantanément disponible à la location.

De plus, de nouvelles bornes double-face équiperont prochainement les 34 stations les plus fréquentées. Avec leurs deux écrans, ils devront réduire les files d’attente. Enfin, le vélov’eur pourra bientôt consulter l’état de remplissage des stations sur son téléphone mobile. Une nouvelle campagne d’affichage vantera dès fin mai les mérites du vélo’v nouveau. Elle aura comme acteur la statue de Louis XIV, qui pour l’occasion troque son cheval contre un vélo’v.

Autre souci : le vandalisme. 700 à 800 vélos par an sont volés ou vandalisés. Si 85% sont retrouvés, leur remise en état coûte cher et engendre des indisponibilités de service. Le système d’attache a alors une nouvelle fois été renforcé et devra enfin être incassable. De plus, JC Decaux et Grand Lyon réfléchissent à la fermeture d’une dizaine de stations, peu utilisées et plus sujettes au vandalisme. Quitte à en ouvrir de nouvelles à la Confluence ou au Carré de Soie, par exemple. Car le nombre total de stations (343) et de bornettes (6660) ne devra pas bouger avant la fin du contrat en 2017. C’est alors par la seule amélioration de la qualité de service, que Gilles Vesco entend booster l’utilisation des deux-roues à Lyon, et atteindre d’ici 2015 l’objectif de 5% de déplacements effectués à vélo, contre seulement 2% aujourd’hui. Il estime alors à 50 000 locations par jour le potentiel du système Vélo’v, contre 10 000 à 25 000 aujourd’hui, et un record absolu de 33701 locations enregistrées le 19 mars dernier, jour de grève national.

Publié le : dimanche 10 mai 2009, par Michael Augustin (rédigé le : 22 avril 2009).