Après avoir écrasé ce week-end en championnat La Roche/Yon (10-0), les Lyonnaises se sont mises dans les meilleures conditions à la veille de ce match capital pour la suite de la saison. En effet, les filles de Patrice Lair, qui survolent le championnat de France féminin (17 matchs, 17 victoires), nourrissent de grosses ambitions dans la Coupe Européenne. Camille Abily, de retour dans l’effectif après une parenthèse américaine, fait un constat sans concession. « L’ambition ici à Lyon est très élevée. Le club a plus d’expérience et les joueuses se connaissent bien (...). Après avoir perdu une finale, l’objectif est de gagner cette Champions League ».
La finale perdue, c’est celle de l’année dernière, face au Turbine Postdam (0-0). Les Lyonnaises avaient été défaites dans un match au suspens fou, aux tirs aux buts, après avoir pourtant eu deux tirs au but d’avance. Une grosse déception dont le nouvel entraîneur, Patrice Lair, espère bien tirer les leçons. « Elles ne sont pas passées loin du sacre. Mais déjà, aller aux tirs aux buts est un gros progrès je pense. C’est ensuite une question de sang-froid et de concentration. C’est ce qui leur a coûté le titre » analyse le successeur de Farid Benstiti.
Une première manche au goût d’inachevé
A l’aller, il y a une semaine, les Lyonnaises n’ont toutefois pu faire mieux que 0-0, manquant simplement de justesse et de précision dans le dernier geste. Un petit coup d’arrêt après une impressionnante série de 23 victoires consécutives, toutes compétitions confondues. « Nous avons manqué de vivacité contre le Zvezda, il y a de la fatigue physique et psychologique », expliquait Patrice Lair, conscient que la trêve internationale, l’enchaînement des matchs et le déplacement en Russie n’ont pas été de tout repos pour ses joueuses. Qu’à cela ne tienne : les Lyonnaises, habituées désormais au dernier carré européen (demi-finalistes en 2008, 2009, finalistes en 2010), ne veulent pas laisser passer leur chance au match retour, à Gerland. D’autant que l’analyse vidéo du Zvezda, préparée par Frédéric Strappazzon, l’adjoint de Patrice Lair, a permis de montrer les failles de cette équipe à l’apparence solide.
« Zvezda est une équipe très regroupée derrière, qui va vite de l’avant. A nous de savoir étirer cette défense en jouant sur les côtés, et de ne pas hésiter à tenter notre chance », expliquait-il. Une tendance à prendre des risques qui s’exprime chez les joueuses russes, lesquelles frappent à la cage dès qu’elles en ont l’occasion. L’attaquante espagnole Maria Ruiz est coutumière du fait, rapide en contre. Fatima Leyva Moran, milieu de terrain mexicaine, est elle aussi très habile sur les phases de contre attaque, complémentaire avec les recrues médianes Tatiana Skotnikova et Lyudmyla Pekur.
Les Lyonnaises sont donc prévenues : favorites, elles devront passer l’obstacle russe afin d’éviter une déconvenue fâcheuse et de goûter, au contraire des hommes, au plaisir d’une qualification.