A Lyon, les matchs se suivent et se ressemblent. Menés rapidement à Caen deux semaines auparavant, les Lyonnais n’ont pas retenu la leçon et se sont de nouveau fait surprendre en tout début de match à Lorient. Une fois n’est pas coutume, Hugo Lloris est directement impliqué sur le but breton, envoyant son dégagement directement sur le Lorientais Kitambala. La suite ? Le Breton lançait Gameiro en profondeur et Toulalan touchait le ballon de la main dans la surface de réparation : penalty pour M. Fautrel, tiré et transformé par l’inévitable Gameiro (1-0, 8’).
L’OL se devait de réagir rapidement pour se rassurer. S’il se montrait dangereux sur coup de pieds arrêtés, le jeu manquait de fluidité. Lorient profitait des avantages du terrain synthétique pour partir en contre et prendre de vitesse la défense olympienne, mais Lloris se montrait vigilant. « Le terrain synthétique pénalise les techniciens au profit des athlètes. Il n’est pas vraiment propice aux envolées footballistiques » analysait Jean-Michel Aulas. Briand sur l’aile droite débordait et centrait … entre Källström et Delgado, montés dans la surface. A l’image de cette action ratée, Lyon se montrait laborieux, et ce n’était qu’un début.
Delgado, blessé, avance l’entrée prévue de Gourcuff
En affichant deux milieux récupérateurs, Makoun et Gonalons, Claude Puel annonçait la couleur. Lyon devait redevenir maître du milieu, récupérer des ballons, ratisser le terrain. Peine perdue, ces joueurs n’ont ni aidé la défense, mise en difficulté sur la rapidité des Bretons, ni favorisé l’attaque, anéantie par un déchet technique considérable. Gomis était transparent, tant avec que sans le ballon, et ni Briand ni Delgado n‘apportaient de réels élans offensifs sur leurs ailes.
L’un des tournants de la rencontre intervenait juste avant la demi-heure de jeu, alors que Delgado, sur un sprint, s’arrêtait net. A l’image des Cris, Bastos, Cissokho ou encore Ederson en ce début de saison, l’Argentin se claquait et devait laisser sa place à la star de la semaine : Yoann Gourcuff. Comme un symbole de la dure soirée rhodanienne, son tout premier ballon touché avec l’OL était perdu au profit des Merlus. Lyon passait d’un 4-3-3 défensif à un 4-2-3-1 offensif, Gourcuff se présentant en soutien de Gomis.
Lloris, vigilant, déviait une frappe cadrée à raz-de-terre de Kévin Gameiro (31’) et s’emparait du cuir face à Amalfitano (41’). Surtout, il était décisif sur une frappe de Gameiro, bien repoussée (45’). Entre temps, on avait assisté au premier tir cadré des Lyonnais, une frappe lointaine et déviée de Källström. Pas vraiment une occasion de but.
Un manque de réalisme offensif criant
« On a eu des occasions en deuxième période mais on n’a pas réussi à les cadrer » résumait laconiquement Maxime Gonalons. En effet, Gomis (67’) et Gourcuff, par trois fois (49’ 56’ 70’), manquaient de précision face au but, tandis que Briand (58’) et Pjanic (69’) se heurtaient à Lionel Cappone. Beaucoup de tentatives sans aucune réussite, le constat était inverse pour Lorient qui, au terme d’une action confuse, voyait Kitambala doubler la mise face à Lloris (2-0, 66’).
« Pratiquement tout ce qu’on a entrepris ce soir n’a pas marché. On n’a pas réussi à faire ce qu’on voulait. C’est une soirée vraiment ratée » lançait, amer, le jeune Gonalons. Pourtant, tout n’est pas à jeter dans cette seconde période. L’OL a montré de belles choses mais a été trop maladroit, en attaque comme en défense. La relation technique entre Gourcuff et Pjanic a été prometteuse, tout comme l’apport en milieu de terrain et sur coups de pieds arrêtés de l’ancien Bordelais.
Lloris, aussi, a évité aux Gones une déroute fracassante en déviant une frappe d’Amalfitano (65’), de Kitambala (68’) et de Jouffre, en fin de rencontre (87’). Trois arrêts déterminants qui ne changent pas vraiment la donne, au final c’est un OL bien moyen qui s’est incliné, ce 28 août, du côté de Lorient. « On est très déçus. On a une trêve pour se remettre en question et gagner des matchs » concluait Miralem Pjanic. Comme la saison dernière, à Lyon plus qu’autre part, la trêve tombe à point nommé.
Gourcuff : un détonateur attendu
« Je ne me considère pas comme le messie ou le chef d’orchestre. Le foot, c’est en équipe. J’espère trouver du plaisir sur le terrain et gagner des matches et des titres », a déclaré la nouvelle recrue lors de sa présentation à la presse. Ainsi, le milieu de terrain aurait certainement rêvé mieux comme début avec le septuple Champion de France qu’une défaite à Lorient.
Toujours est-il que le meneur de jeu, entré à la demi-heure sous l’ovation du Moustoir, n’a pas grand-chose à se reprocher. Il s’est créé des occasions et a orienté le jeu rhodanien de façon incisive. Il a apporté de l’envie (pressing), de la vitesse et de la technique au milieu du terrain. Surtout, son duo avec Pjanic a très bien fonctionné, les deux hommes s’entendant à merveille. Les seuls points faibles de sa bonne prestation auront été ce manque de réussite face aux buts et ses coups de pied arrêtés, peu dangereux au final, même si Ecuele Manga sur l’un de ses corners était tout près de marquer contre son camp (53’). Gourcuff à Lyon aura donc réalisé un premier match prometteur, sans toutefois trouver le chemin des filets. Reste à savoir maintenant si, comme les 24 millions d’euros investis pour Lisandro Lopez, les 22 millions d’euros proposés pour l’ancien Milanais sont vraiment justifiés.