A l’issue du second tour des cantonales 2011, le rapport des forces est exactement le même qu’avant : 28 sièges pour la majorité sortante contre 26 pour l’opposition. Si l’UMP Michel Forissier a conquis le canton de Meyzieu, le maire PS du 3ème Thierry Philip a ravi le canton Lyon VIII à l’UMP Lionel Lassagne. Un partout, balle au centre en quelque sorte. Et c’est bien au centre, que Gérard Collomb voulait jouer son coup, en s’attirant les faveurs des deux élus du Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo, les maires de Belleville et Anse, Bernard Fialaire et Daniel Pomeret. L’ancien ministre du développement durable ayant manifesté quelques velléités d’indépendance vis-à-vis de l’UMP, Gérard Collomb comptait proposer la présidence du Conseil général à Bernard Fialaire pour attirer les deux élus dans une coalition assez hétéroclite, allant des communistes et écologistes jusqu’au partis radicaux de gauche et de droite.
Après avoir réfléchi pendant 2 jours, et consulté ses instances nationales et départementales, le maire de Belleville a décliné l’invitation. « Je ne serais pas candidat au poste de président. Nous avons reçu toutes les assurances que Michel Mercier fera une politique solidaire, bien au centre et surtout innovante. Nous avons des garanties contre une dérive droitière au département », a-t-il déclaré au Progrès.
La manœuvre de Gérard Collomb avait suscité bien des indignations, à gauche comme à droite. « Je dénonce ce déni de démocratie, qui se moque du vote des électeurs au profit des magouilles les plus sordides », avait pesté le conseiller municipal UMP Emmanuel Hamelin dans un communiqué. « Gérard Collomb pense à tort que les élus sont si peu intègres qu’ils peuvent être achetés par des postes ou des avantages. Ces basses manœuvres ne grandissent pas l’image de l’action politique, et se retournent généralement contre ceux qui en sont à l’origine. » A gauche, le député André Gerin n’a pas été plus tendre : « pour la moralité politique, nous devons respecter le choix des électeurs du dimanche 27 mars qui ont donné une majorité de droite au département », écrit l’ancien maire de Vénissieux. « L’ensemble de la gauche devait plutôt analyser le niveau de l’abstention massive, le vote Front national pour en tirer des conséquences, pour la politique de Lyon et de l’agglomération lyonnaise au lieu de chercher des combines. »