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Football / Schalke 04-OL (3-0)

Lyon se qualifie sans gloire

Sévèrement mais logiquement battus par les Allemands de Schalke 04 mardi soir (3-0), l’Olympique Lyonnais a profité de la lourde défaite du Benfica Lisbonne à Tel-Aviv (3-0) pour s’assurer une qualification en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Lyon est dorénavant deuxième de son groupe, et sera dans l’obligation de l’emporter contre Tel-Aviv en décembre s’il veut terminer en tête.

A Lyon, les mi-temps se suivent et se ressemblent. Auteurs de quarante-cinq premières minutes désastreuses à Lisbonne, contre Rennes et à Lens dimanche dernier, les Rhodaniens ont une nouvelle fois fait preuve d’un grave manque de concentration et d’envie à l’entame de match. Illustration dès la première minute de jeu avec un déboulé de Raul et un centre au cordeau, dangereux, capté par Hugo Lloris. Le gardien international faisait une belle anticipation face à Huntelaar, sur une ouverture de Jurado (4’), tandis que Lovren, trois minutes plus tard, déviait en corner une frappe cadrée d’Uchida. Sur le corner, Jones était à deux doigts d’ouvrir le score, à la réception d’un corner parfaitement tiré par Farfan.

Le péruvien allait profiter d’une perte de balle de Lisandro, d’une mauvaise relance de Cissokho (directement sur Raul) mais surtout de l’excellent travail de son coéquipier pour tromper Lloris du gauche, vers le premier quart d’heure de jeu (0-1, 13’). Une entame catastrophique qui laissait augurer, une nouvelle fois, une soirée européenne difficile pour un Lyon bien timoré.

Deux pertes de balle qui coûtent cher

L’OL, timide et totalement désorganisé en 4-2-3-1, était surpris par le schéma particulièrement offensif des Allemands. Sans grande inspiration, les Rhodaniens se procuraient quand même deux occasions coup sur coup : Lisandro de l’extérieur du droit (17’) puis Bastos d’une puissante volé cadrée (18’) chauffaient les gants du gardien Neuer, sans véritablement l’inquiéter pour autant. Lyon donnait l’impression de revenir dans ce match, mais c’était sans compter sur un nouveau cafouillage décisif : Toulalan perdait le cuir au profit de Jones, qui servait parfaitement Huntelaar pour le deuxième but allemand (0-2, 19’). Des contres rapides et pleins de réussite : voilà ce qui a fait la force de Schalke 04 hier soir.

« Les Allemands ont provoqué la chance, en étant agressifs » estimait Jérémy Pied, tandis qu’un autre Jérémy, Toulalan, argumentait : « Dans les duels, nous n’y étions pas ce soir. Je pense qu’on perd le match en première mi-temps ». Une première mi-temps qui s’achevait avec un pétard de Raul, magnifique (31’), et marqué par une totale grève de jeu de la part de l’OL. Entre manque de rigueur et de marquage, l’OL a fait preuve de laxisme et a même parfois tutoyé le ridicule, Michel Bastos étant hors-jeu sur un coup franc en faveur des Gones. Consternant. L’équipe de Claude Puel, laborieuse, passait en 4-3-3 juste avant la mi-temps et préparait la rentrée de Gomis, très bon à Lens dimanche dernier.

Au retour des vestiaires, c’est Cissokho qui sortait au profit de Gomis. Bastos prenait le couloir gauche défensif, tandis que Lisandro passait sur le front gauche de l’attaque lyonnaise, et Gomis dans l’axe. Une réorganisation qui n’aura pas eu grand effet, les Lyonnais avaient visiblement la tête ailleurs. Lovren, comme pour confirmer sa piètre performance, relançait la balle directement sur Farfan, et Gourcuff peu avant l’heure de jeu se blessait sur un tacle par derrière de Metzelder (non sanctionné).

Gourcuff out

L’ancien meneur de jeu des Girondins demandait immédiatement aux soigneurs de rentrer sur le terrain, et c’est sur civière qu’il sortait, visiblement touché à la cheville droite. « Pour Yoann, je pense que ce n’est pas trop grave, il ne s’agit pas d’une fracture », rassurait Jean-Michel Aulas à la fin du match. C’est le jeune bosniaque Miralem Pjanic qui remplaçait Gourcuff au milieu ; une entrée remarquée et intéressante, pleine d’envie. Soit en contraste avec certains de ses coéquipiers. « Il y a un problème, car les joueurs ne comprennent pas pourquoi certains ont de la volonté, et d’autres moins », avançait Jean-Michel Aulas, très frustré par le peu d’envie montré par les Gones.

La deuxième mi-temps n’avait aucun intérêt footballistique, sauf peut-être celui de démontrer que l’ennui pouvait côtoyer la médiocrité. Entre une équipe allemande soucieuse de garder ses deux buts d’avance et une équipe lyonnaise pas vraiment désireuse de revenir au score, les occasions se faisaient rares, trop rares. Lloris empêchait toutefois Huntelaar de conclure un magnifique enchaînement technique (80’), mais devait s’incliner face au buteur néerlandais en toute fin de match, bien aidé par une nouvelle perte de balle de Källström, cette fois-ci (0-3, 88’).

Il ne fait aucun doute que toutes les têtes lyonnaises étaient déjà tournées vers dimanche prochain, et le choc du championnat de France contre Paris.

« Il y aura des mises au point à faire »

Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, n’était pas content au sortir de ce match, et il l’a fait savoir par voix de presse. « On a fait un non match, surtout au vu de la première mi-temps. Après, le troisième but est anecdotique. On n’a pas été à la hauteur de nos ambitions et des objectifs du groupe. On a eu beaucoup de défaillances mentales notamment. Il y aura des mises au point à faire, après ce match » s’est-il exclamé, d’une voix à la fois grave et triste. « Le dernier match, Tel Aviv jouera car Benfica n’est pas assuré de terminer troisième, donc on peut dire qu’à Gerland se jouera la première place », s’est néanmoins réjoui le Président, justifiant l’intérêt du dernier match de poule. Il a également tenu à relativiser le résultat du soir : « C’est peut-être un mal pour un bien. Cela va permettre de faire le point. (...) On a perdu ce soir beaucoup d’illusions, mais c’est un élément qui va nous permettre de nous reconcentrer sur le match face à Paris ».

Un match très important pour les hommes de Claude Puel, qui devrait aligner une défense inédite face à l’une des meilleures attaques du championnat ; en effet, Cris (de longue date) et Lovren (hier soir) seront blessés, sans parler d’un Cissokho en panne de confiance. Avec l’arrivée récente de Gourcuff et les présences répétées de Delgado et d’Ederson, l’infirmerie rhodanienne n’en désemplit pas : une autre explication, peut-être, aux actuelles difficultés rhodaniennes.

Quoi qu’il en soit, et plus que jamais, pour se rassurer, la victoire contre Paris, ce dimanche (21h), sera capitale.

Photo : OL

Publié le : jeudi 25 novembre 2010, par Mikhaël Defoly

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