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Football / Lyon-Le Mans (2-0)

Lyon sera européen

En s’imposant tranquillement hier soir à Gerland contre Le Mans (2-0), l’OL a profité du faux pas lillois pour s’emparer in-extremis de la deuxième place du podium. Le Mans n’a pas montré grand chose dans ce match, justifiant sa relégation. Sidney Govou, enfin, à fait ses adieu à l’OL et à ses supporters, avant qu’un feu d’artifice ne clôture la saison 2009-2010. Avec ce happy-end, le bilan lyonnais, au final, n’est pas si mauvais.

L’histoire retiendra que l’OL a terminé second, à tout de même six points de Marseille, champion, lors de la saison 2009-2010. Une deuxième place directement qualificative pour la Ligue des Champions, la médaille de bronze d’une saison particulière. L’OL a en effet cru en début de saison à la reconquête du titre, enchaînant une série importante de bons résultats... avant de sombrer à partir de novembre, et jusqu’en décembre. Ayant touché le fond à la veille de Noël alors qu’ils perdaient à Gerland contre Montpellier (0-1), les Rhodaniens ont profité des vacances pour faire le point. Physiquement, d’abord, les nombreuses blessures et problèmes aux adducteurs ont été mis sur le dos du préparateur physique de l’OL, Vincent Espié. Celui-ci a été écarté du groupe en janvier, après un stage de l’ensemble de l’équipe en Tunisie.

Mentalement, aussi. Alors que personne n’envisageait un Lyon compétitif en 2010, les Gones ont repris du poil de la bête, s’imposant d’abord dans les deux coupes nationales avant de sortir de ces mêmes coupes coup sur coup fin janvier. Tant mieux, diront certains, cet allégement du calendrier étant bénéfique pour les deux réelles compétitions où l’OL avait à cœur de bien figurer : la Ligue 1 et la Ligue des Champions. Le principal coup d’éclat des Lyonnais aura été cette double confrontation contre le Réal Madrid en 1/8ème de finale de Ligue des Champions, les Lyonnais se qualifiant aux dépens des madrilènes à Santiago Bernabeu après avoir fait ce qu’il fallait à l’aller (1-0, 1-1). Finalement stoppés aux portes de la finale par le Bayern de Ribéry (0-1, 0-3), les Rhodaniens ont su trouver la force de rebondir en Ligue 1 et de décrocher, pour un petit point, la deuxième place du Championnat, grâce à un sprint final presque parfait (quatre victoires et un match nul). Avec cette deuxième place en L1 et cette demi-finale de Ligue des Champions, l’histoire retiendra que Lyon a réalisé une bonne saison. Mais oubliera de préciser qu’elle aurait pu être encore meilleure.

Le Mans se présentait à Gerland avec une certaine appréhension. Relégués, et face à une équipe en pleine bourre et en ballotage favorable pour la Ligue des Champions, les hommes d’Arnaud Cormier ont engagé la rencontre. Dynamiques dans les premières minutes, confisquant le ballon à l’OL, les Manceaux ont peu à peu laissé l’ascendant et la maîtrise du jeu aux Gones. Alors qu’Auxerre menait 1-0 du côté de Sochaux, et que Lyon était donc virtuellement quatrième du championnat, Gomis se procurait une première occasion dangereuse qu’Ovono avortait d’une belle claquette ; Cris et Toulalan, sur le corner suivant, ne pouvaient libérer Gerland. C’est alors que Montpellier prenait l’avantage au Parc des Princes contre Paris (1-0). On sentait un peu de fébrilité dans les rangs lyonnais, comme le coup franc raté de Källström (13’), et un réel manque de sérénité pour Cris et Réveillère, qui se dégageaient difficilement : la défense de l’OL n’avait pas le droit à l’erreur.

Makoun, positionné seul devant la défense, était à l’origine de bonnes actions lyonnaises. Lyon justement qui allait mettre un coup d’accélérateur pour forcer le destin : Gomis par deux fois (24’, 27’) et Govou (28’) faisaient quelques frayeurs au MUC. Pjanic ne trouvait pas non plus la réussite face aux buts, alors que Lille ouvrait la marque du côté de Lorient (1-0), confirmant Lyon à une virtuelle quatrième place. Ce résultat confortait Lyon dans son objectif prioritaire : l’emporter à tout prix face au Mans. Lyon maîtrisait le jeu mais, à l’image d’un beau "une/deux" Makoun/Lisandro, ne trouvait pas la réussite. Le Mans quant à lui se contentait de défendre en bloc et de placer quelques contres dangereux : Lloris apportait sa contribution à l’équipe en déviant une frappe dangereuse de Dossevi. Alors que l’on s’acheminait vers un 0-0 à la mi-temps, Gomis profitait d’une tête de Cissokho prolongée par Pjanic pour tromper Ovono (1-0). Gerland explosait et Lyon prenait la deuxième place grâce à l’égalisation de Lorient à Lille quelques minutes auparavant (1-1).

Gomis, décidemment en forme pour le dernier match de la saison, se démenait pour garder le ballon et frappait fort, à côté des cages mancelles (53’), alors que dans le même temps le Lillois Yoann Cabaye voyait son penalty arrêté par le gardien de Lorient : bon présage pour la suite des évènements. Govou, le partant de la soirée, se faisait discret depuis une petite heure de jeu, et c’est Pjanic qui se montrait encore décisif avec l’OL, bien servi par Lisandro Lopez (2-0, 67’). Gerland acclamait le bosniaque mais aussi Sidney Govou, qui tentait de partir en beauté avec un petit but. Il ne viendra pas, ce but. La fin du match approchait, et annonçait avec elle une fin de saison mais surtout une fin de carrière lyonnaise pour le Sidney Govou. Sur le banc olympien, tous les joueurs mettaient des chasubles à l’effigie du joueur, et tandis que Gerland chantait en cœur à la gloire de "Sid", Claude Puel lui offrait un intense moment d’émotion en le faisant sortir dans le temps additionnel, remplacé par Mathieu Bodmer.

M. Jaffredo sifflait la fin du match et les festivités pouvaient commencer. Govou était porté en triomphe sur les épaules de Cris et de Vercoutre ; il pouvait admirer son beau plateau en argent remis par Sonny Anderson en début de match, et profiter de l’adieu de Gerland. Les mauvaises langues diront que cet adieu n’avait rien de comparable à celui de Juninho la saison dernière ; certes, l’émotion n’était pas la même. Reste que l’ensemble du stade lyonnais a déployé tiffos et banderoles pour son emblématique joueur offensif droit. Les supporters quittaient Govou après avoir assisté à un très beau feu d’artifice. La métaphore était belle : Govou qui s’envole vers un autre club, à la manière des fusées qui décollaient du terrain et illuminaient le ciel de Gerland. Ou comment dire au revoir à une étoile filante, partant parmi des milliers d’autres...

Photo : DR

Publié le : dimanche 16 mai 2010, par Mikhaël Defoly

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