Une cinquantaine de manifestants montraient leur colère après l’élection d’Enrique Peña Nieto le 1er juillet dernier. « C’est une réaction de tous les Mexicains qui constatent une situation de fraude électorale », s’indigne Natalia Nieto, étudiante mexicaine à Lyon. « Le nouveau président a été élu grâce à la propagande », clame Albert Biquez, un autre manifestant.
Selon les résultats définitifs de l’Institut fédéral électoral (IFE), le candidat du parti révolutionnaire institutionnel (PRI), avait obtenu 38,21% des voix, contre 31,59% pour le candidat de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador. Celui-ci avait rapidement rejeté ce résultat en affirmant que le PRI aurait « acheté des millions de vote ».
Réunis grâce à la page facebook « Mexicanos en Lyon », les jeunes se revendiquent du groupe Yo soy 132 « Je suis le 132 ». Une référence aux 131 étudiants de l’Université Iberoamericana de Mexico, qui avaient expulsé Enrique Peña Nieto aux cris de « Dehors, assassin ! » et « Lâche, lâche ! » le 11 mai dernier. Peu diffusée dans les médias du pays, cette information montre pour beaucoup de Mexicains la connivence des journalistes avec le nouveau président, propriétaire du conglomérat Televisa.
Aux 131 visages de l’Iberoamericana s’ajoute donc un 132e visage, anonyme et collectif, celui d’une grande partie de la communauté étudiante. Pour Thierry Bonnet, consul honoraire du Mexique à Lyon, « à côté des couples mixtes franco-mexicains, cette communauté se compose majoritairement d’élèves en 3ème cycle universitaire. Ils ont soif de démocratie et de rigueur et sont davantage favorables au candidat de gauche ».
Environ 300 mexicains vivent à Lyon. Pour se faire de nouveau entendre, le mouvement lyonnais projette une action d’éclat. Certainement lors de l’étape du Tour de France mercredi 11 juillet entre Mâcon et Bellegarde-sur-Valserine « avec écritures sur la route et passage devant les caméras ».