Avant Gérard, il y avait un autre Collomb à l’Hôtel de ville. « Avec sa disparition, Lyon perd un de ses plus fidèles serviteurs dont la personnalité discrète et généreuse suscitait l’affection des Lyonnais », déclarait l’actuel maire de Lyon, sans aucun lien de parenté avec Francisque Collomb, à l’annonce de son décès, vendredi 24 juillet, à 13 heures. Jean-Jack Queyranne (PS) a quant à lui rendu hommage à « un homme engagé qui a permis l’essor de l’agglomération lyonnaise ».
Issu d’une famille nombreuse et très modeste, Francisque Collomb est industriel avant de se lancer dans la politique. En 1962, Louis Pradel le nomme vice-président de la Foire de Lyon puis président en 1969 en charge d’accueillir les personnalités de passage. Homme politique de droite sans étiquette, il est élu sénateur du Rhône en 1968, rattaché au parti centriste et siège à la Communauté urbaine de Lyon qui vient d’être créée. En 1971, Francisque Collomb est nommé adjoint aux affaires économiques à la mairie de Lyon. Puis, il devient Maire de Lyon en 1976 après le décès de Louis Pradel. Il est réélu en 1977 et en 1983 avant d’être battu aux élections municipales de 1989 par Michel Noir. Celui-ci le fait néanmoins nommer maire honoraire. En 1995, après trois mandats consécutifs depuis 1968, Francisque Collomb ne se représente pas aux élections sénatoriales. Il est également député européen de 1979 à 1984 et est promu, en 2004, officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
« Francisque Collomb a amplifié le développement de la ville impulsé par son prédécesseur », a poursuivi Gérard Collomb. Il a mis l’accent sur les transports, avec l’achèvement des lignes A et B du métro en 1978, l’extension du métro Croix-Tousse jusqu’à Cuire en 1984, ou la gare de la Part-Dieu. D’un point de vue culturel, il est à l’origine de la création de l’Institut Lumière en 1982. En termes d’urbanisme, on lui doit le pont Winston Churchill, le lancement du chantier de la Cité internationale et la colorisation d’inspiration italienne des façades des quais de Saône. Lors de son second mandat, Francisque Collomb a également créé Eurexpo, inauguré en mars 1985. Son influence a facilité l’implantation à Lyon du siège d’Interpol, du Conservatoire National de Musique ou de l’Ecole
Normale Supérieure Sciences.
« Pour moi qui siégeais comme jeune Conseiller municipal, j’avais pour lui une sympathie profonde. Je me souviens d’un voyage en Chine, auquel Francisque Collomb avait tenu à m’associer. J’ai découvert alors une personnalité attentive aux autres, chaleureuse, d’une grande simplicité dans la vie quotidienne. Francisque Collomb aimait sa ville et les Lyonnais », a ajouté avec émotion l’actuel maire PS. La Ville de Lyon a mis à la disposition des Lyonnais un registre de condoléances à l’entrée de l’Hôtel de Ville, place de la Comédie, afin de lui rendre un dernier hommage.