Héni Kéchi n’a cessé de progresser au cours de ce championnat, passant d’un 50.50 secondes en quarts à un 50.05 en demies, et s’ouvrant du même coup les portes de la finale. Il ne lui aura pas manqué grand-chose, mais ses fins de courses, notamment en demies, ont eu raison de sa fraîcheur physique. Conscient qu’il pouvait gagner à s’économiser davantage lors de ses courses, le vice-champion de France expliquait, après son parcours en demies-finales : « Il fallait que je reste dans mes allures et ne pas m’affoler même si ça partait très vite, en restant très économique. J’ai fait une grosse fin de course. J’avais mes adversaires en ligne de mire. C’était très motivant, j’entendais le public qui hurlait ». A bientôt 30 ans, le coureur de Djamel Boudebibah a donc encore à gagner en expérience, histoire de gravir des échelons au niveau mondial.
Sa carrière avait jusqu’alors connu quelques dents de scie. Après une médaille de bronze lors des Championnats d’Afrique d’Athlétisme en 2002, Héni Kéchi avait été éliminé au premier tour lors de l’Euro à Göteborg en 2006 et des Mondiaux de Berlin en 2009. Avec sa septième place européenne et son titre de Champion de France sur 400 mètres haies (2009), le coureur de l’Entente Sud Lyonnais arrivait néanmoins plein d’optimisme dans ces Championnats d’Europe : « Depuis 2006, je mesure le chemin parcouru, dit-il. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus régulier. Dans ces conditions, il me paraît tout à fait réalisable d’entrer en finale. C’est l’objectif ».
Réaliste, simple et les pieds sur terre, le natif de Djerba avait prédisait que pour s’inviter dans la finale du 400 mètres haies « il allait devoir certainement réaliser [son] meilleur temps de la saison ». Mieux que le meilleur temps de sa saison, Héni Kéchi a surtout réalisé le meilleur temps de sa carrière. Une carrière qui, après 8 années passées au plus haut niveau, donne enfin satisfaction au Brondillant. Prochain rendez-vous le 6 août au meeting de Stockholm.