Le jeune homme pèse plusieurs millions et s’est hissé au rang des meilleurs gardiens de sa génération. Pourtant, le Niçois d’origine reste impassible face à la pression médiatique et garde la tête froide, aux antipodes du bling bling caractérisant certaines superstars du foot. Le jeune homme n’en fait ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut. La lumière, c’est pas son truc.
Si Hugo Lloris paraît timide, lui se qualifie plutôt comme quelqu’un de « réservé », une manière pour lui de se préserver. Il confie pourtant être « assez ouvert en dehors du terrain et relativement abordable ».
Son coup de gueule dans les vestiaires après le match contre Nice en avril dernier, un pétage de câble occasionnel. « Quand je suis sur le terrain, j’ai envie de gagner et donc de voir mes partenaires se concentrer », se défend le joueur.
En fait, Hugo Lloris est tout simplement normal. Père depuis peu d’une petite fille, il aime une fois le match fini faire table rase de sa notoriété, profiter de ses proches et « vivre comme un jeune homme de son âge ». Hugo est aussi très discret sur sa vie privée. « Je la protège au maximum. Je la mets dans une bulle », insiste le gardien lyonnais.
Le peu de moments qu’il passe chez lui, il le consacre à sa famille et ses amis. Des instants qu’il qualifie « d’importants pour son équilibre » et qui lui permettent d’être « bien dans sa tête et sur le terrain ». Bon vivant mais pas très fêtard, il admet aimer faire « une bonne bouffe ou une petite sortie », de temps en temps, « sans trop d’excès », bien entendu.
Chez lui, à Nice, tout le monde le soutient aussi bien sa famille que ses amis. Ce sont d’ailleurs les mêmes depuis le collège. « Il existe un réel rapport de confiance entre nous, c’est un petit plus », souligne Hugo. Il prend toujours beaucoup de plaisir à se rendre dans sa ville natale, une région à laquelle il est très attaché.
Le foot, ça lui est venu « naturellement, dans un coin de ma tête » alors que son cœur balançait entre ce sport d’équipe et le tennis, sa deuxième passion. Hugo a commencé le football très jeune dans un petit club de quartier. A dix ans, il est repéré par l’OGC Nice, club avec lequel il a progressé et qui l’a fait connaître. « Je n’ai jamais forcé les choses », assure-t-il.
En parallèle, le Niçois poursuit sa scolarisation et obtient son bac S, histoire d’assurer ses arrières. « C’était important pour moi d’avoir au moins un bac au cas où je ne percerais pas dans le football », confie le portier, qui dit aimer les maths et les matières scientifiques.
Issu d’un milieu plutôt aisé, il est le cadet d’une famille de trois enfants. Son père, cadre dans une banque monégasque, et sa mère, avocate, lui ont transmis cette « culture du travail ». D’ailleurs sur la planète football, on loue sa capacité à anticiper et son efficacité. « Le plus important à ce poste c’est d’être performant et de jouer ses points forts pour aider son équipe à gagner », aime résumer le jeune gardien. Il reconnaît cependant qu’il est perfectible tout en soulignant que l’on estime « l’âge de maturité du poste de gardien à 28 ans ».
Aujourd’hui, le jeune homme est conscient de la chance qu’il a de « vivre de sa passion ». Parce que pour Hugo, avant d’être un métier, le foot est une passion qui lui procure « du plaisir » et qui l’épanouit.
En 2008, alors que des clubs prestigieux comme le Milan AC et Tottenham se bousculent au portillon, l’espoir français opte pour l’Olympique Lyonnais. « C’est le meilleur club français de la dernière décennie. L’entraîneur voulait me faire atteindre les objectifs que je m’étais fixé », note ce Lyonnais d’adoption. Flatté par l’intérêt de ces clubs étrangers aussi prestigieux, le portier dit être bien en France. « Je suis jeune. J’ai encore le temps pour partir à l’étranger », avoue-t-il, préférant à l’appât financier le perfectionnement sportif.
A Lyon, le jeune homme s’épanouit pleinement aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Sa seule déception : n’avoir encore jamais gagné de titres avec l’OL. Toutefois, il confie avoir vécu des moments footballistiques marquants, tels les matchs joués contre le Real ou Liverpool. Pourtant, pour le goal, pas question de discréditer son club, vantant « l’ambition et la qualité » du septuple champion de France. Le joueur salue aussi l’ambiance au sein de l’équipe, qu’il juge capitale dans un sport collectif tel que le foot, et affirme « s’entendre avec tout le monde, même si selon les caractères et les personnalités des rapprochements naturels se font ».