Gagner, et qu’importe la manière, c’était un peu le credo des Lyonnais à l’heure d’affronter le RC Lens, relégable. Des Lensois venus sans crainte à Gerland, convaincus que leur maintient se jouera sur leurs prochaines rencontres. En face, des Lyonnais sous tension, crispés par une semaine où les médias n’auront parlé que d’eux. Entre le coup de sang de Lloris après le match à Nice (2-2), la nervosité de Jean-Michel Aulas, les vérités dérangeantes dites par Bernard Lacombe, l’entraînement très musclé entre Cris et Grenier et l’altercation d’Aly Cissokho avec un supporter à Tola Vologe, la semaine de l’OL a été pour le moins tendue. Et cela s’est longuement ressenti sur le match.
Une première mi-temps des plus ennuyeuses
Pas grand chose à dire sur les quarante-cinq premières minutes. Les surprises venaient davantage de la composition d’équipe de Claude Puel, revenu à son 4-2-3-1 avec le forfait de Gomis, et à sa charnière centrale de début de saison Toulalan-Lovren en raison de la suspension de Diakhaté. Des changements donc davantage dus aux circonstances qu’à de réels choix de la part du coach rhodanien. La machine lyonnaise a pris du temps à se mettre en route et buttait sur un bloc lensois compact et solide. Les Rhodaniens se procuraient leur première occasion après 34 minutes de jeu, alors que Lovren, sur un corner de Gourcuff, obligeait Runje à faire une belle parade. Une occasion et c’est tout pour cette première mi-temps ennuyeuse, où aucune des deux équipes n’était réellement décidée à attaquer. C’est sous les sifflets de Gerland que les Lyonnais ont rejoint les vestiaires.
Le break en cinq minutes
Heureusement, les Lyonnais revenaient en deuxième mi-temps avec de meilleures dispositions. Confirmation à la 56ème minute de jeu : sur un beau centre de Källström, Lisandro était trop court mais le ballon du Suédois surprenait Bedimo, le défenseur lensois, qui inscrivait un but contre son camp (1-0). Il n’en fallait pas plus pour que Gerland explose, libéré du but en faveur des locaux. Cinq minutes plus tard, Briand, sur un corner de Gourcuff, plaçait le ballon hors de portée de Runje et faisait le break (2-0). Les joueurs de Claude Puel allaient alors proposer un véritable spectacle offensif, comme pour se faire pardonner de l’indigeste première période : Runje réalisait plusieurs arrêts sur la même action chaude (64’), puis seul face à Lisandro (76’). Lloris se mettait en évidence en repoussant un tir de Roudet (77’), et Lisandro, dans la foulée, manquait son face à face d’avec Runje alors que d’autres partenaires étaient démarqués (78’). Individualiste sur ce coup là, l’Argentin allait inscrire son petit but à l’entrée des arrêts de jeu, d’une tête croisée sur un bon centre de Cissokho (3-0, 91’).
Le penalty du retour
Une minute plus tard, Ederson, pour son grand retour à Gerland, obtenait un penalty justifié, qu’il tenait à transformer lui-même. Trop de tension, d’attente, ou au contraire la légèreté du score déjà obtenu, toujours est-il qu’Ederson voyait son penalty arrêté par Runje, parti du bon côté. Le score, déjà flatteur, n’allait plus évoluer et l’arbitre de la rencontre Monsieur Buquet sifflait la fin du match sur cette belle opération comptable. En effet, avec ces trois nouveaux points et ce large score bénéfique pour le goal average, c’était une belle soirée pour les Gones, à seulement cinq points du leader lillois. A neuf journées de la fin, tout reste encore possible. De quoi laisser un peu plus de regrets sur les derniers matchs des Olympiens, bêtement rattrapés par Rennes (1-1) et Nice (2-2). Désormais, place au renouveau, à la dernière ligne droite et à ce match palpitant qui se profile dimanche prochain, du côté de Paris.