Ils avaient bonne mine, les lyonnais, en pénétrant dans le stade comble de la Mosson. Il faut dire qu’en l’absence de Réveillère (suspendu) et des habituels ou nouveaux blessés Bodmer, Clerc, Boumsong et Delgado, l’équipe lyonnaise n’avait pas grand chose à voir avec celle qui avait débuté mardi dernier contre le Bayern Munich. Une défense à 50% renouvelée (avec Gassama sur la droite et Lovren dans l’axe, aux côtés de Cris), un milieu de terrain bien plus hargneux avec le retour de Toulalan (suspendu mardi à Munich) et un quintête offensif de haute voltige, orchestré par le duo Pjanic/Källström et symbolisé par l’harmonie d’un Govou à droite et d’un Bastos à gauche, sifflotant quelques airs à un Lisandro soliste. On remercie du coup les joueurs lyonnais de ne pas avoir joué la même partition qu’en milieu de semaine dernière.
Et ça commençait fort entre les deux équipes, qui pratiquaient un jeu rapide et direct. Aït-Fana faisait une première frayeur à Hugo Lloris (12’), mais sa frappe pas assez appuyée trouvait les gants du portier international. Lisandro Lopez touchait du bois (et le poteau) du gardien Jourdren à la 14ème minute, avant de crocheter son vis-à-vis et de frapper au-dessus des cages après une excellente percée de Govou (21’). Pjanic reprenait un centre en retrait de Makoun qu’il envoyait à côté des buts (24’). Montpellier se réveillait et Camara, servi par Aït-Fana, provoquait un nouvel arrêt de Lloris sur une frappe cadrée à ras-de-terre. Lyon, qui avait commencé la partie de manière très entreprenante, laissait un peu le jeu aux Héraultais en cette fin de première mi-temps. Ils en profitaient pour pousser un peu sur les buts lyonnais et Lloris devait s’employer sur corner juste avant la mi-temps (45’) pour préserver ses cages inviolées.
L’Olympique Lyonnais allait subir au retour des vestiaires la loi de Montpelliérains surmotivés. Poussés par un public de folie, ni Costa par trois fois (51’ 56’ 60’), ni Pitau (53’) ne parvenaient à inscrire le but libérateur. Le match baissait peu à peu en intensité et Claude Puel décidait de muscler son milieu de terrain (en faisant sortir Källström au profit de Makoun) et de booster son attaque (en faisant entrer Gomis à la place de Govou, procédant ainsi au repositionnement tactique suivant : Lisandro côté gauche, Bastos côté droit, Gomis dans l’axe). L’ancien stéphanois n’allait pas attendre longtemps pour se mettre en action : il s’imposait à la retombée du ballon dans la surface héraultaise, contrôlait et frappait instantanément, à côté (69’). Comme souvent cette saison, mais encore plus symboliquement à Montpellier, l’OL allait l’emporter grâce à son gardien de buts. Sur un long dégagement au pied de Lloris, El-Kaoutari et Yanga-Mbiwa se gênaient et laissaient le champ libre à Bastos sur la droite. Le Brésilien contrôlait et s’emmenait le ballon, avant d’ajuster Jourdren d’une frappe à ras-de-terre du pied gauche (1-0, 72’). L’ancien lillois était même à deux doigts de doubler la mise dix minutes plus tard, sur une action collective de toute beauté, lancée par un tacle rageur de Gassama, mais sa frappe était cette-fois ci trop croisée. Le troisième changement de Claude Puel était fait pour casser le rythme : le jeune Clément Grenier remplaçait Lisandro Lopez, auteur lui aussi d’un bon match, bien que malheureux parfois dans ses choix. La dernière occasion de la rencontre était pour les hommes de René Girard : Lovren, auteur d’un bon match, lobait d’une tête maladroite son propre gardien Lloris, mais le ballon, fort heureusement pour le club de Jean-Michel Aulas, passait à un petit mètre des filets (91’).
A en juger par la joie de Lisandro après le coup de sifflet final, qui validait le score en faveur des lyonnais acquis en terres héraultaises (1-0), on ne doute pas que cette victoire, mais plus globalement que la manière affichée hier soir, a rassuré l’attaquant vedette de l’OL. Lui, que certaines mauvaises langues annoncent en partance dès cet été si l’OL ne se qualifie pas en Ligue des Champions, semble se sentir bien dans ce club et dans ce groupe. Euphorique, on peut même se demander s’il ne s’est pas trompé de rendez-vous sur son calendrier : Licha, le Bayern, c’était mardi dernier, pas hier soir...