Au coup de sifflet final, les Néerlandais étaient euphoriques et levaient les bras au ciel, comme s’ils avaient gagné la rencontre : le score était pourtant de parité (0-0). Un nul qui fait le jeu de l’Ajax, qui devance Lyon toujours de 3 points. Car l’OL a sans doute perdu beaucoup plus que deux petits points à Gerland hier soir. Face à un adversaire à leur portée, les Gones ont déçu par leur mentalité.
Un Lyon sans ambition
L’entame de match n’était pas vraiment à la hauteur de l’enjeu. Le jeu lyonnais était déconstruit, brouillon, avec une composition tactique pour le moins surprenante (un 4-2-3-1 sur le papier très offensif, sans milieu récupérateur et avec Lisandro en soutien de Gomis, seul en pointe). Les Gones livraient une première mi-temps à vite oublier, où seul l’Argentin Lopez dès la 8ème minute de jeu obligeait d’une belle frappe enroulée Vermeer à sortir une parade décisive.
Pour le reste, rien (ou presque) : des frappes de Källström (13’) et Briand (32’) hors-cadre, et deux tentatives de Réveillère (23’) et Gomis (27’) contrées. De son côté, l’Ajax d’Amsterdam, avait la possession du ballon, mais ne parvenait pas à transpercer le rideau défensif rhodanien, solidifié par le retour de Lovren aux côtés de Cris. Seul Lodeiro, très actif sur son côté droit, donnait du fil à retordre à un Cissokho transparent. D’ailleurs, Gerland ne s’y trompait pas et sifflait ses joueurs à la mi-temps de quarante-cinq premières minutes bien pauvres.
Lyon revenait sur le terrain avec de meilleures intentions, du moins c’est que l’on croyait lorsque Gourcuff frappait le premier corner de la partie pour l’OL (48’). Mais par la suite c’est bien l’Ajax qui allait donner des sueurs froides aux Rhodaniens.
Lloris préserve l’espoir
Le temps qui filait, jouait inexorablement en faveur des visiteurs, puisqu’à défaut de mener au score, l’OL était dans l’obligation de se découvrir, et donc de prendre des risques. Les Hollandais avaient d’ailleurs parfaitement compris le contexte de la deuxième mi-temps : attendre les Gones et les prendre en contre. C’est justement sur l’un d’eux que la frappe de Sulejmani trouvait le genou droit de Lloris, qui sauvait les siens (50’) in extremis.
Dix minutes plus tard, c’est Aly Cissokho, déjà pas très heureux dans ce match, qui manquait pour quelques centimètres de marquer un but contre son camp en contrant involontairement une frappe néerlandaise (58’). Lloris se couchait bien sur une frappe écrasée et croisée de Lodeiro, à la suite d’un mauvais contrôle de Gourcuff (68’).
Les joueurs allaient ensuite enfin prendre conscience qu’il restait une demi-heure à jouer, et qu’ils devaient tenter le coup à fond. Bastos (70’ et 80’), Källström (75’), Ederson (76’ et 77’), tous partaient à l’abordage du navire rouge et blanc mais aucun ne parvenait à tromper la vigilance et le talent de Vermeer, très bon hier soir.
Un nul au goût amer
Les dernières minutes emballaient le match, indécis jusqu’au bout. Gourcuff manquait le cadre de peu sur une frappe croisée à l’entrée de la surface de réparation (89’), et Vermeer s’envolait pour détourner une ultime frappe enroulée de Michel Bastos (90’).
Sur la dernière action du match, Sulejmani, très en vue hier soir, voyait sa frappe stoppée et captée par Lloris (92’). Le score nul et vierge était mérité, à la vue du contenu frustrant proposé par les Gones : 70 minutes d’observation et 20 minutes seulement de vrai jeu. On peut par ailleurs penser qu’avec un peu plus de détermination, dont n’a pas manqué Lisandro, précieux dans le pressing constant qu’il impose, les Lyonnais auraient réussi à marquer un but à une défense qui en a encaissé six en championnat néerlandais il y a deux semaines.
On a regretté le manque d’expérience lors des défaites à Paris (0-2) et à Lille (1-3), le manque de niveau lors de celles face au Réal Madrid (0-4 et 0-2), le manque de fraîcheur à Sochaux (1-2) et Caen (0-1) et le manque de détermination contre Rennes (1-2). Désormais, on pourra déplorer face à cet Ajax le manque de jeu, tout simplement.
Certes, ce n’est pas une défaite, à proprement parlé. Et pourtant, elle en a tout l’air...