Le Rhônexpress, projet lancé en 2004, est enfin opérationnel. Le Satobus a effectué ses dernières rotations dimanche soir. Le nouveau tram-train dessert quatre stations : Part-Dieu Villette, Vaulx-en-Velin La Soie, Meyzieu Z.I. et enfin l’aéroport, le tout en moins de 30 minutes. Le Rhônexpress emprunte les voies du T3 sur les quinze premiers kilomètres avant de filer à 100 km/h sur les sept suivants.
Un accueil mitigé
Côté usager, les avis sont mitigés : certes, le confort et la fréquence du tram-train sont excellents, mais le prix en refroidi plus d’un. « Niveau rapidité, c’est à voir : le Satobus mettait parfois 45 minutes mais nous laissait devant le terminal. Le Rhônexpress nous laisse dans la gare, il faut marcher 10 minutes, au final on ne gagne pas grand-chose. Et c’est très cher » !, s’est exclamé une lyonnaise. En effet, il faudra compter 23 euros aller-retour (en plein tarif), soit une hausse de 45% par rapport au car Satobus, qui assurait le trajet aller-retour pour 15,80 euros. Le Rhônexpress est la troisième liaison aéroport-centre ville la plus chère d’Europe, après Londres et Rome. Luc Borgna, directeur du groupement Rhône Express, s’en défend en considérant que « le Rhônexpress est un tramway et est la première liaison de ce type en France. Il n’est pas plus cher que les autres, il offre un service différent. Il pourrait se comparer à l’Orlyval, sauf que celui-ci arrive à Antony (92) et non en plein centre ville de Paris. Rhônexpress est réellement quelque chose de nouveau. De plus, le prix se justifie : maintenance, investissement, et nous employons 70 personnes à l’exploitation, soit le double de Satobus. » Certains passagers déplorent aussi la fin de l’alternative qu’aurait représenté le car Satobus, qui traversait Lyon en passant par Grange Blanche, sur la ligne D.
En cas de retard supérieur à dix minutes, la moitié du prix du ticket sera remboursée. Le remboursement sera intégrapour un retard de plus de vingt minutes. A noter que les billets peuvent être achetés sur Internet.
Autre détail d’importance, le tramway circulera entre 5h et minuit, mais attendra si besoin les passagers du dernier avion.
Des investissements encore à prévoir
Les travaux auront duré 18 mois. Le Rhônexpress ne recevra aucun financement du contribuable et sera financé par les recettes usagers. L’aéroport de Lyon drainant huit millions de passagers chaque année, la direction de RhônExpress s’est fixé pour objectif d’en transporter un million. A titre de comparaison, le Satobus en transportait 835 000.
RhônExpress doit donc financer elle-même ses investissements et trouver son équilibre. Le parc initial compte six rames. A l’horizon 2012, une nouvelle rame devrait le rejoindre. Plus proche, deux quais définitifs devraient être construits et ouverts au public dès mars 2011. L’accès aux terminaux sera donc raccourci de 200 mètres. En attendant, des agents d’accueil orienteront les passagers.
Coordonner les trafics
Rhônexpress empruntera les voies du tram T3 jusqu’à Meyzieu Z.I.Cependant, celui-ci effectue 10 arrêts entre la Part-Dieu et son terminus. La difficulté sera de ne pas pénaliser le trafic du Rhônexpress. Des voies spéciales lui sont d’ores et déjà réservées pour lui permettre de dépasser le T3. Enfin, un poste de commande spécialisé a été créé conjointement avec le Sytral, pour permettre la régulation des trafics.