Garder l’âme de l’ancien port Rambaud, ne pas entrer en lutte avec les bâtiments modernes, laisser les traces du temps sur la Sucrière… La restructuration opérée par l’architecte William Vassal, responsable du projet, a fait la part belle à la volonté de préserver le caractère du bâtiment d’origine : un complexe industriel fait de piliers en béton armé et de charpentes en métal. Le tout est désormais rehaussé d’un étage supplémentaire sur le toit qui accueillera le Club. Recouvert de lames de mélèze, cette structure apporte une touche naturelle au site.
Une nef centrale de 42 m de long
Dans l’ancien entrepôt, l’architecte a supprimé le plancher entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, ainsi que cinq des poteaux centraux. L’espace ainsi dégagé, de près de 600 m², mesure 42m de long, 14m de large et 9m de haut. Entièrement modulable, il pourra s’adapter à tous les types d’expositions artistiques, ou bien accueillir une scène pour les événements musicaux. Au-dessus, les deux premiers étages ont été aménagés aux normes musées.
« On s’est aperçu que ce lieu ne vivait pas assez », explique Olivier Ginon, président-directeur de GL Events, qui exploitera le bâtiment. Employée uniquement lors des Biennales, la Sucrière apparaissait en décalage avec l’activité tout autour. L’exploitant, déjà en charge d’Eurexpo et de la Cité Internationale, élargit ainsi son emprise sur l’offre événementielle lyonnaise. Une situation prédominante qui ne semble pas perturber Olivier Ginon : « nous sommes persuadés qu’une destination doit être gérée de manière globale. »
Un modèle d’économie mixte
En plus de la partie consacrée à la culture, des bureaux occuperont 3200 m² répartis sur les trois premiers étages. Ces espaces seront divisibles en ensembles de 500m² chacun. Serge Grzybowski, président-directeur d’Icade, la société qui a conduit le chantier, estime que cet espace d’économie mixte complète « un site à vocation culturelle qui n’est pas forcément rémunérateur ».
Couronnant le bâtiment, une discothèque viendra s’ajouter à l’espace ouvert au public. « Notre but est de faire vivre le bâtiment 18 heures sur 24 », se réjouit Serge Grzybowski, « sur le modèle de Berlin et des pays anglo-saxons. » La boîte de nuit ouvrira cependant plus tard que le reste du site, après la Biennale qui démarre le 15 septembre prochain.
Pour permettre l’accès à la nouvelle Sucrière, 300 places de stationnement provisoires ont été aménagées. D’ici 2012, un parking de 600 places leur succédera.