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Football Coupe de la Ligue / OL-PSG : 1-2 (a.p.)

Lyon boit la tasse... et laisse la coupe

Au terme d’un match d’une grande intensité, ponctué par beaucoup d’occasions et duels, Lyon s’est incliné contre le PSG (1-2) à l’issue des prolongations, après avoir pourtant mené jusqu’en toute fin de match. Après le décevant match nul obtenu à Arles-Avignon dimanche dernier (1-1), l’OL n’a pas su rebondir en coupe. Tombant sur un PSG efficace, les hommes de Claude Puel n’ont pourtant pas grand chose à se reprocher.

Évidemment, dans le contexte actuel, l’élimination de l’Olympique Lyonnais en 16èmes de finale de la Coupe de la Ligue fait mauvais genre. Pourtant, comme contre Saint-Étienne le mois dernier, Lyon n’a pas à rougir de sa défaite à domicile ; il a imposé sa patte au match, mais n’a pas réussi à traduire sa conséquente domination au tableau d’affichage. Résultat : une défaite de plus au compteur des hommes de Claude Puel, qui fait mal et qui va, de nouveau, alimenter les débats autour d’un éventuel départ du coach rhodanien.

Claude Puel n’était pourtant pas loin de réussir son pari, en alignant une équipe bis contre le PSG, notamment un milieu inédit Gonalons-Grenier-Pjanic. Vercoutre dans les cages remplaçait Lloris, laissé au repos, et Pied, très bon depuis le début de la saison, méritait sa titularisation sur le flanc gauche en lieu et place de Michel Bastos. C’est d’ailleurs ce même Pied qui affolait la défense parisienne à plusieurs reprises, d’abord de la tête (non cadré, 4’) puis face au parisien Jallet, délivrant un excellent centre à destination de Gomis (8’). Plein d’audace et de culot, le jeune Pied était auteur d’une belle première mi-temps.

Gomis, un recadrage nécessaire

Lyon continuait sa domination et poussait, avec le soutien de ses supporters, pour ouvrir le score. Bafé Gomis, aligné à la pointe de l’attaque, manquait de tromper l’ancien gardien lyonnais Grégory Coupet, d’abord sur une frappe du gauche (8’) puis sur une volée (28’), toutes deux non cadrées. Il voyait également Coupet intervenir et réaliser un arrêt réflexe sur une autre frappe (39’), une minute seulement après l’ouverture du score par Briand, suite à un excellent travail de Pied côté gauche (1-0, 38’). L’ancien Stéphanois se procurait encore une occasion juste avant la mi-temps, mais ni lui ni Pjanic, pourtant bien placé, ne doublaient la mise (44’), se heurtant à une muraille parisienne compacte.

« Je pense qu’on a manqué de réalisme », analysait Rémy Vercoutre, le gardien rhodanien. « Dans le jeu, on est bien, on fait une belle prestation ce soir, il y a eu de l’investissement. (...) On a joué sans retenue, avec Gerland derrière nous qui est en attente de positif. On ne peut pas nous reprocher nos efforts ce soir ». Des efforts, en effet, Lyon en a produit. Et a payé cash cette débauche d’énergie en deuxième mi-temps.

Vercoutre maintient l’OL à flots

Paris commençait fort au retour des vestiaires, bien décidé à montrer autre chose que lors des 45 premières minutes. « On a vécu une première mi-temps très difficile. J’ai dit à mes joueurs que c’était un miracle de rentrer avec seulement 1-0 en faveur des Lyonnais » expliquait Antoine Kombouaré, l’entraîneur parisien. « J’attendais mes joueurs en deuxième mi-temps, et j’ai bien aimé ce que j’ai vu ».

Plus en jambes, les joueurs de la capitale prenaient l’ascendant sur les Lyonnais à l’heure de jeu. Sur un contre, Luyindula était tout proche de reprendre un subtil ballon d’Hoarau (59’), mais les Rhodaniens se dégageaient in extremis. Vercoutre, discret au fil du match, s’illustrait de belle manière sur une nouvelle frappe du Réunionnais : sa claquette détournait le ballon d’Hoarau sur le poteau (76’). La menace parisienne se précisait, sans pour autant inciter Claude Puel a des changements défensifs. Respectueux des nouveaux principes imposés par le conseil d’administration, le contesté Puel continuait à jouer l’offensive, et n’incitait pas ses joueurs à fermer le jeu. La tactique était à deux doigts de payer, mais la sublime frappe de Pied terminait sa course sur la transversale de Coupet (80’) et Pjanic, sur coup franc, trouvait le poteau du gardien parisien (83’). Lyon, en grand manque de réussite, avait laissé passer sa chance. Il était presque écrit que Paris reviendrait dans ce match.

Comme un symbole, la délivrance parisienne allait venir d’un ancien Lyonnais : Matthieu Bodmer. A la façon de Yoann Gourcuff à Lille (3-1), le milieu de terrain parisien profitait d’une erreur de relance de la défense rhodanienne pour punir Vercoutre, et marquer son premier but sous ses nouvelles couleurs (1-1, 87’). Paris assommait Lyon, qui voulait à tout prix éviter les prolongations, synonymes de fatigue en prévision des prochains matchs. En toute fin du temps réglementaire, Giuly (remplaçant Chantôme à la 78’) reprenait un ballon de la tête, mais Vercoutre, vigilant, repoussait la tentative cadrée de son ancien partenaire (91’). Le petit lutin parisien allait faire grand bien aux hommes de la capitale, pendant la double période de prolongations.

Giuly, en grande forme, envoie Paris en 8èmes

Habile, rapide, efficace, altruiste, Ludovic Giuly aura été le bourreau des Lyonnais. Son centre en direction d’Hoarau a mis le feu à la défense olympienne (95’), quelques minutes avant qu’il n’inscrive lui-même le but de la qualification en faveur des parisiens d’une reprise de volée, sur un ballon cafouillé et remisé par Luyindula (1-2, 101’). Giuly brillait avec le maillot de la capitale sur les épaules. Hoarau, une nouvelle fois de la tête (105’), puis Luyindula, pas assez prompt face à Vercoutre (109’), ne profitaient pas de l’excellent travail de leur coéquipier pour enfoncer un peu plus le clou. Lisandro, entré en cours de jeu, avait l’ultime balle d’égalisation dans les pieds (116’), mais la défense parisienne, illustrée par un Armand hargneux au possible, ne rompait pas. Sous les huées de Gerland, l’arbitre sifflait la fin du match et expédiait l’OL hors de l’aventure Coupe de la Ligue.

Claude Puel conforté dans ses fonctions

A peine la fin du match prononcée que la sempiternelle question est revenue aux oreilles de tous : quid de Claude Puel ? Histoire de couper court à la propagation de nouvelles rumeurs, Jean-Michel Aulas s’est précipité en conférence de presse après le match, annonçant que le bilan qu’il avait promis de faire avait été fait ce mercredi après-midi, avec la réunion du conseil d’administration. « Il a été pris un certain nombre de décisions. Le bilan en championnat est décevant, mais tout reste possible, en championnat comme en Champions League. En ce qui concerne les résultats, ils sont en nette amélioration, et les joueurs sont plus présents. Au travers de ces résultats, nous avons décidé de maintenir le staff lyonnais en place. (...) On pense que les choses sont quand même en bonne évolution. Il n’y a pas de changement ce soir ».

Le président lyonnais a toutefois annoncé qu’il y aurait des changements méthodologiques dans les semaines à venir. « Le conseil d’administration m’a demandé de me rapprocher du terrain. Il y aura plus de relations à l’intérieur, et puis on essaye d’ouvrir davantage la vie de l’équipe envers l’extérieur. (...) Bernard (Lacombe, ndlr) va continuer avec moi, à apporter des réflexions qui nous permettent d’avancer, de mieux échanger. Les objectifs vont être rappelés, nous allons tenir la barre ferme ».

Quant à savoir si la décision présidentielle satisfait les joueurs, réponse de Rémy Vercoutre : « Je pense que le président a pris la bonne décision. En tout cas, je n’ai vu personne se lever dans le vestiaire. J’espère que ça va faire taire les rumeurs autour de nous. Le président a décrété "l’union sacrée", et je pense que si on ne voulait pas être derrière le coach, on n’aurait pas joué de cette manière lors des derniers matches. Nous n’avons jamais lâché qui que ce soit ».

Si, d’après Vercoutre, les joueurs n’ont pas lâché leur entraîneur, les supporters, eux, n’en finissent plus de réclamer la tête de Claude Puel. Après cette élimination, plus que jamais, l’union sacrée s’annonce difficile...

Photo : OL

Publié le : jeudi 28 octobre 2010, par Mikhaël Defoly

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