L’adjointe au maire de Lyon en charge de la jeunesse fait partie depuis cinq ans de la garde rapprochée de l’ancienne candidate à l’Élysée. Najat Vallaud-Belkacem est l’une des rares soutiens de 2006 restés fidèles à celle qui incarne, pour elle, la seule personnalité capable « de renverser les tables » tout en rassemblant « les gens et les énergies ». Ce qui la séduit chez Ségolène, ce sont ses idées mais surtout sa fermeté sur les questions économiques et sociales. « Je crois sincèrement que nous pourrons être plus exigeants sur la juste distribution des richesses ou sur les contreparties imposées aux banques », clame l’élue.
Les propositions de la candidate aux primaires qualifiées de « concrètes » par ses fidèles sont le résultat d’une proximité et d’un dialogue installés avec les Français, explique Najat Belkacem : « Ses propositions sont nées de ses rencontres multiples avec les Français ces dernières années », assure la jeune femme. « Elle redonne de l’air à la démocratie en dénonçant les compromissions et en promouvant la participation des gens. »
L’adjointe de Collomb ne tarit pas non plus d’éloges sur la volonté de sa favorite à promouvoir « l’innovation et de l’avenir ». Comme en 2008, quand la présidente de la Région Poitou-Charentes a prôné le développement des voitures électriques pour sauver l’entreprise régionale Heuliez. Son rapport à l’écologie reste toutefois ambiguë. Après s’être opposée à la taxe carbone, elle réclame de faire payer les gros pollueurs.
« Elle a toujours un temps d’avance. Les autres responsables politiques finissent toujours par s’approprier ses idées », analyse Najat Belkacem. « Il n’y a qu’à lire le projet du PS pour le comprendre : la réforme bancaire, la banque publique d’investissement, c’est elle », souligne la jeune pousse montante du PS, séduite par la radicalité, les idées et le « désir d’avenir » de l’ancienne candidate aux présidentielles. Ses partisans félicitent également son engagement auprès des Français et les causes qu’elle défend comme les familles monoparentales, le monde agricole ou les habitants des banlieues.
« Une équipe dynamique »
Plutôt discrets, les fidèles de Ségolène Royal dans la région se comptent encore sur quelques doigts. Outre Jean-Jack Queyranne, il y a la conseillère régionale Florence Perrin, la Vaudaise Hélène Geoffroy ou encore Jean-Marc Fognini, maire de Belley (01). Une équipe que Najat qualifie de « très soudée et très dynamique ». Un comité rodé qui compte défendre à coups de porte à porte ou encore de café-débats les propositions de leur leader, comme l’augmentation des bas salaires, ou encore le blocage du prix des produits alimentaires de base. Et tant pis si peu de grands élus soutiennent la candidate. « La voix du boulanger ou de la caissière de ma rue aura le même poids que celle des élus », persifle l’adjointe lyonnaise.
« Une candidate à la hauteur de la tâche »
A en croire ses détracteurs et les instituts de sondages, les chances de Ségolène Royal de remporter la primaire sont minces. Pas de quoi décourager les pro-Royal. Pour battre Nicolas Sarkozy, il faut choisir un « adversaire de taille » à gauche. « Un adversaire solide, fort, insubmersible, qui représente une réelle alternative », insiste sa porte-parole.
A la croire, les quatre ans depuis sa défaite à la présidentielle de 2007 l’ont rendue plus forte. « Ségolène est plus mûre, enrichie par ces quatre années de travail, son succès électoral aux régionales de 2010, son opposition à Nicolas Sarkozy et surtout ses rencontres incessantes avec les Français », affirme l’élue lyonnaise.