Rendez-vous est donné à 17h30 dans un petit bar-restaurant de quartier dans le 7ème, le Court-Circuit, qui cuisine des produits issus de circuits courts. Nicolas Hulot, vêtu d’une chemise en lin et d’un pantalon en coton, arrivé en avance, attend tranquillement l’arrivée de la presse, attablé au fond de la salle. D’emblée, il annonce la couleur : « On peut se détendre », lance-t-il en riant à son entourage et aux journalistes. La réunion se veut donc informelle et décontractée.
A coups de « Il s’agit de se montrer tel qu’on est » et « y a des sujets que je ne connais pas depuis 150 ans, il faut un peu d’humilité », Nicolas Hulot s’emploie de montrer aux Lyonnais l’image d’un homme comme les autres. L’image d’un citoyen que les convictions personnelles ont poussées, presque malgré lui, à s’engager dans la vie politique. « La décision n’a pas été très facile à prendre pour moi. Si j’avais été égoïste, je serais resté chez moi. Mais, il faut être cohérent avec ses engagements », confie-t-il. « Mais, la chaleur humaine est aussi au rendez-vous et c’est exaltant d’être le représentant des sans-voix », s’enthousiasme le candidat de « l’écologie heureuse ». Une réponse à « l’écologie de combat » de sa rivale Eva Joly.
Comme chez l’eurodéputée norvégienne, l’ordre du jour est au rassemblement. Il faut « établir une relation de confiance avec les adhérents », clame le candidat. « Quelque soit la candidature choisie, c’est une dynamique à entreprendre ensemble ». Comme un citoyen lambda, Nicolas Hulot semble presque s’effacer derrière son discours rassembleur, préférant le « nous » au « je ».
Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes et soutien de Nicolas Hulot, s’accorde presque autant de temps de parole que l’ex-animateur de télévision. A la question sur ce qui le distingue des autres candidats d’Europe Ecologie – Les Verts, il reprend la journaliste : « Ce qui nous distingue. C’est une façon de parler aux gens. Mais y en a pas un meilleur que les autres ». Son attitude met l’audience à l’aise. « Ça me fait plaisir de vous voir Nicolas Hulot », s’exclame un homme dans le public.
19h30. « Nicolas » est accueilli à la salle des Associations du Château Sans-Souci, par un large public (environ 160 personnes, contre 60 l’avant-veille au meeting d’Eva Joly). Lors de son discours, le public écoute dans un silence religieux et encourage le candidat par des hochements de tête constants.
Nicolas Hulot s’emploie de vêtir ici le costume d’homme politique. « Nous avons deux contraintes majeures : la contrainte des inégalités […] et la contrainte écologique », annonce-t-il, ne boudant pas les petites phrases accrocheuses. Il faut un projet réaliste avec des valeurs humanistes, un projet ancré dans le futur et le vivant. C’est ça l’écologie », dit-il avec détermination. Accusé d’être trop consensuel, il associe cette fois-ci la douceur à la virulence : « Il faut du radical, mais dans des modalités rationnelles », pointe-t-il. « Les écologistes, nous sommes les seuls à avoir cette grille de lecture. Nous sommes les seuls à vouloir remettre le système actuel en question ».
Des applaudissements prolongés retentissent dans la salle, emplie de militants conquis. Nicolas Hulot peut savourer son succès.