Ils n’ont pas créé ce site pour casser les députés ou faire passer un message politique. Le but de nosdeputes.fr, c’est avant tout de mettre en ligne un maximum de données publiques récupérées sur le site de l’Assemblée nationale et sur le Journal Officiel. « Le site de l’Assemblée est mal fait, il y avait un vraiment problème d’accès au public. On a voulu rendre compte des travaux des parlementaires et en tirer des données graphiques », explique Jean-Baptiste Gabellieri. En somme une initiative citoyenne pour que chacun puisse mesurer l’activité parlementaire : absences des députés, questions débattues, nombre d’interventions etc. Pourtant, à la base c’est surtout un défi informatique. De l’open data, rien de plus. Sur le site, pas de reportages, de billets d’opinion, ni même de classement, seulement des données brutes.
Ils sont une dizaine d’internautes férus d’informatique à s’être regroupés en association pour créer ce site, pour la plupart des ingénieurs ou des développeurs web. Deux mois ont suffi à la conception du programme. Même s’il y a une prédominance de Parisiens parmi les fondateurs, l’association est basée à Lyon. « C’est plus sympa que ce soit en province. Ça change », explique le jeune homme de 24 ans. Pas de chef au sein du collectif, une volonté « d’être tous sur un même pied d’égalité », souligne le Lyonnais.
A travers ce site, l’association Regards Citoyens s’est voulue garante de la promotion de l’Open Data en France. Concept qui consiste à publier des informations brutes accessibles à tous. C’est d’ailleurs grâce à ce système que le site a connu un tel impact. « C’était une initiative innovante donc elle a été très relayée par les médias. On a été un des premiers acteurs français à se pencher sur l’open data », s’enthousiasme Jean-Baptiste. D’ailleurs, aucune opinion politique n’est exprimée dans le programme. « C’est une association transpartisane, on est de tous bords politiques », insiste le fondateur. Une sorte de projet politique non politisé. Une recette qui marche puisque nosdeputes.fr enregistre chaque jour 1000 à 2000 visites en moyenne. Et avec la publication de l’enquête sur l’absentéisme aigu des parlementaires, les visites explosent, montant en moyenne à 20 000 par jour. Et du côté des députés, on change ses habitudes. Ainsi, sur ceux pointés du doigt en 2010 pour leurs absences répétées, seuls 35% continuent de faire l’école buissonnière.