Gerland est bien parti pour redevenir une forteresse imprenable, sous la direction de Rémi Garde. Car si les matchs contre Marseille (2-0) et Bordeaux (3-1) étaient compliqués à jouer, celui d’hier soir, contre les Croates du Dinamo Zagreb, le paraissait tout autant. Pourtant, face à une vaillante équipe, battue de peu par le Réal de Mourinho il y a deux semaines (0-1), les Gones ont parfaitement joué le coup, faisant la différence dès la première mi-temps pour s’offrir une seconde période de gestion et d’économie d’énergie. C’est peut-être ça, le secret de l’OL version 2011-2012.
L’OL vers une Gomis-dépendance
A l’image des matchs contre Bordeaux et Marseille, l’Olympique Lyonnais démarrait la rencontre tambour battant et prenait le jeu à sa charge. Bafé Gomis, très en forme, se montrait déjà à son avantage lorsqu’à la troisième minute de jeu, il était à la réception d’un centre de Grenier, mal négocié dans un premier temps par Briand ; mais la frappe du buteur rhodanien terminait sa course au-dessus des cages de Kelava. Première alerte chaude pour les Croates qui n’existaient pas en ce début de rencontre. L’OL repartait aussitôt à l’attaque : Briand était trop court sur un super centre de Bastos (7’), et Gonalons trop précipité dans son tir hors cadre face aux buts vides des visiteurs (16’).
Le Dinamo Zagreb n’allait sortir la tête de l’eau qu’au premier quart d’heure atteint, et portait le ballon dans la moitié de terrain lyonnaise. Ils profitaient du temps faible de l’OL, dont la baisse de régime s’accompagne cette semaine d’un gain de réalisme (contre Bordeaux, les Gones ont marqué dans leurs temps faibles). Rebelote cette fois-ci avec le sérial-buteur Bafé Gomis, auteur de six des neufs derniers buts lyonnais marqués. L’ancien Stéphanois se présentait seul à l’entrée de la surface croate et scorait d’un magnifique lob sur Kelava, sorti à son encontre (1-0, 23’).
Les visiteurs allaient alors se libérer un peu, mais ni Beqiraj (30’) ni Sammir (34’) ne cadraient leurs tentatives. Idem du côté lyonnais où Clément Grenier, de plus en plus à l’aise dans son rôle de meneur de jeu, se montrait bien peu précis dans ses frappes (26’, 35’, 45’). Les Lyonnais s’acheminaient alors vers un petit avantage à la mi-temps, mais c’était sans compter sur le général Bako qui plaçait un coup de patte intelligent à la retombée du ballon sur corner (2-0, 43’).
Lloris impeccable en fin de match
Un double changement côté Zagreb donnait un nouveau souffle à l’équipe de Milan Badelj en début de seconde période. Les Croates bousculaient des Gones un peu trop sûrs d’eux, et Lloris devait s’employer à de nombreuses reprises pour garder le double avantage de son équipe, d’abord face à Tonel (71’) sur corner, puis sur une frappe de Callelo (80’), avant de sortir la parade de la partie face à une frappe de l’ancien Monégasque Leko (84’).
De leur côté, les Lyonnais déroulaient mais manquaient de précision et de rigueur dans le dernier geste. Ainsi, ni Gomis (55’), ni Bastos (56’), ni Källström (81’), ni Pied (entré en lieu et place de Grenier, 83’), ni Lacazette (entré, lui, à la place de Bafé Gomis, 92’) ne parvenaient à tripler la mise à Gerland. Les spectateurs assistaient à un match de bonne facture entre deux équipes joueuses, où Lyon surpassait son adversaire d’un point de vue technique.
Comme contre Marseille et Bordeaux, la fin de match était plus ou moins bien gérée par un OL qui économisait ses forces, après un mois de septembre marathon (6 rencontres en 17 jours). Pas (ou peu) de réjouissances cependant : le mois d’octobre qui arrive s’annonce plus difficile encore que celui qui vient de s’achever.
Et maintenant : Paris
Ce dimanche, les Gones commencent un nouveau marathon du côté du Parc des Princes, et s’en iront défier les Parisiens, co-leaders du championnat et en pleine bourre, eux aussi, depuis les investissements financiers qataris. On surveillera notamment l’homme en forme du côté de la capitale : Javier Pastore. Après ce choc de haut de tableau, les internationaux convoqués par Laurent Blanc (Lloris, Réveillère... et Gomis ?) joueront deux matchs dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 2012, face à l’Albanie et à la Bosnie.
L’OL retrouvera Gerland à la mi-octobre avec la réception de Nancy, puis effectuera trois déplacements périlleux consécutifs dans trois compétitions différentes. Les Gones retrouveront la Ligue des champions pour disputer à Madrid la première place du groupe D, puis rejoueront en Ligue 1 chez le champion en titre lillois, avant de retrouver l’ennemi héréditaire stéphanois dans un chaudron qui s’annonce plein pour un tour de qualification de Coupe de la ligue.
Enfin, le mois d’octobre s’achèvera avec un nouveau derby, à Gerland cette fois-ci, pour le compte de la 12ème journée de Ligue 1.
Autant dire qu’après un mois d’août capital passé avec brio et un mois de septembre important tout aussi bien traité, l’OL doit maintenant s’attendre à un troisième mois de compétition bien plus indécis que les deux précédents. Au cours de ce mois, c’est sûr, l’OL pourra renforcer sa confiance et se présenter comme un candidat idéal au titre de Champion. Mais la dynamique inverse verrait les hommes de Rémi Garde rentrer dans le rang, et abandonner (en totalité ou en partie) ce désir de reconquérir des trophées.
A coup sûr, la saison de l’OL se jouera en partie au cours du prochain mois ; il ne faudra pas le louper.