Un brin hypocrite, Vivien Thiébaut, 25 ans, l’un des deux concepteurs, déclare que « l’application n’encourage pas la fraude et n’est qu’un outil d’information ». De son côté, Keolis, société exploitante des TCL, préfère « ne pas répondre ni s’exprimer sur le sujet, pour ne pas faire de publicité ».
L’idée n’est pas novatrice : avant même cette application, les usagers des TCL signalaient la présence de contrôleurs sur Twitter. Le compte @TCL_fail est même dédié à cela. Des groupes Facebook appellent aussi à la fraude [http://www.facebook.com/group.php?gid=57897255872&v=wall], dénonçant un service trop cher et pas fiable.
Du côté des usagers, les avis sont mitigés : « Je suis abonnée, mais utilise cette application car le prix de l’abonnement ne cesse d’augmenter, au contraire du service fourni. Je l’utilise par solidarité avec ceux qui ne peuvent pas forcément payer un ticket, ou ne veulent pas payer 1,60 euros, si ce n’est 2 euros maintenant, pour faire deux arrêts de métro », explique Isabelle, jeune diplômée. Cela n’est pas l’avis de Ghislaine, assistante marketing de 30 ans : « Je trouve cette application honteuse, l’entretien du réseau a un coût et ce système va encourager les gens à ne pas acheter de ticket, alors que par contre le coût de la fraude est englobé dans le prix du ticket que nous payons. »
Le Sytral estime que la fraude coûte environ 14 millions d’euros par an et qu’elle concerne 10% des usagers du métro. L’application, qui existe également dans quatre autres villes françaises (Paris, Lille, Marseille et Toulouse) est gratuite pour l’instant, mais pourrait devenir payante dans les prochains mois. Elle n’aura toutefois qu’un intérêt limité dans le métro, le réseau n’étant pas couvert par la téléphonie mobile.