« On a bien joué contre Saint-Etienne et on a perdu. On a bien joué contre Paris et on a perdu. L’important, ce soir, ce sont les trois points ». La phrase est signée du capitaine Cris, après la victoire de l’OL obtenue face à Sochaux (2-1), et n’est pas anodine. Conscient que l’OL n’a pas été bon hier soir, le policier a tenté de dédramatiser la situation, précisant que même « [s’] il y a encore des choses à corriger, il faut laisser le temps. On est bien et je sais que ça va venir ».
Privée de Lisandro (pour 3 semaines, selon Claude Puel), Delgado, Ederson, Makoun, Toulalan et Cissokho, l’équipe lyonnaise était fortement rajeunie au coup d’envoi. Ainsi, Grenier et Gonalons étaient titularisés en milieux défensifs, et Kim Källström héritait bien malgré lui du côté gauche de la défense, orphelin de Cissokho. Le début de match était à l’avantage des Lyonnais, plus entreprenants et agressifs sur la récupération de balle. Gourcuff tentait de trouver Gomis, mais le rideau défensif sochalien était efficace et repoussait, une par une, les tentatives lyonnaises. L’OL dominait dans le jeu mais se compliquait lui-même la tâche, faisant preuve d’énormément de déchet technique. Un triste spectacle expliqué entre autre par la fougue et l’envie mal maitrisée des jeunes joueurs, et la fatigue légitime des cadres, auteurs de leur cinquième match en deux semaines.
Sochaux, qui a perdu toutes ses rencontres de Ligue 1 à l’extérieur, craignait les olympiens et ne se dévoilait pas. Surtout, la seule fois où les Doubistes ont attaqué, ils se sont heurtés à un grand Lloris, décisif face à Boudebouz (29’), et se sont fait punir sur le contre mené par l’OL.
Michel Bastos valorise un match pauvre en technique
Gourcuff, lancé plein axe, décalait Michel Bastos à l’angle de la surface de réparation. Le Brésilien repiquait dans l’axe et trompait Cros, le gardien sochalien, d’une frappe limpide du gauche (1-0, 30’). C’était la seule véritable occasion pour l’OL, qui retrouvait un peu de réussite et de talent à travers le pied magique de son auriverde. Pas vraiment d’autre occasion de s’enflammer au cours de la première période. Au contraire, Gerland prenait une douche froide avec la sortie de Michel Bastos, peu avant la mi-temps, victime d’une béquille et remplacé par Lacazette.
Lyon revenait sur le terrain avec envie et détermination, bien conscient qu’il fallait doubler la mise le plus tôt possible dans ce match piège pour éviter une mauvaise surprise. Les partenaires de Gomis, esseulé en attaque, essayaient d’emballer le match, mais ils confondaient bien souvent vitesse et précipitation. Et à vouloir aller trop vite, les Lyonnais oubliaient les fondamentaux : Ideye Brown entrait trop facilement dans la surface de réparation et mettait Lloris à contribution sur une belle frappe (51’). Un quart d’heure plus tard, au cours d’un match toujours aussi indigeste et lent, ce même Ideye Brown profitait d’un bon centre de Butin et d’un raté de Martin pour, cette fois, tromper Lloris de près (1-1, 66’). « Ils ont alignés deux attaquants en deuxième mi-temps et on a un peu reculé. On a souvent tendance à reculer en seconde période et il faut corriger ça » témoignait Maxime Gonalons. « On a eu des difficultés à faire le marquage avec leurs attaquants » expliquait quant à lui Cris. Les Lyonnais étaient en manque d’inspiration et l’inquiétude se lisait sur le visage de Jean-Michel Aulas, en tribunes. Le Président lyonnais allait pourtant rapidement retrouver le sourire.
Les jeunes sauvent l’OL
Fidèle à ses (mauvaises) habitudes, l’OL aura attendu l’égalisation sochalienne pour réagir, au lieu d’agir. Trois minutes après le but d’Ideye, Gonalons réalisait une percée dans la défense doubiste et lançait Lacazette. Le jeune lyonnais, issu du centre de formation, s’y prenait à deux fois avant de tromper Cros, réalisant un crochet, une feinte du pied gauche puis une frappe du droit pour donner l’avantage à l’OL, après que son ballon ait été repoussé une première fois (2-1, 69’). Un but plein de sang-froid, qui n’est pas sans nous rappeler les débuts d’un certain Benzema entre Rhône et Saône. « On nous a toujours dit de nous tenir prêt à entrer en jeu. Le centre de formation marche bien. On souhaite suivre la trace de Karim Benzema qui était au centre lui aussi » témoignait Lacazette.
Dans la foulée, Gourcuff était tout proche d’inscrire le troisième but lyonnais, mais, bousculé dans la surface, il frappait à côté des cages. Butin se procurait lui aussi une grosse occasion de but pour Sochaux dans le dernier quart d’heure, mais Lloris captait le ballon sur la tête de l’attaquant doubiste, en déséquilibre. « Il y a eu un scénario un peu compliqué, expliquait le gardien lyonnais, décisif une fois de plus. On a beaucoup couru et on a souffert en deuxième mi-temps. On doit s’améliorer au niveau de nos temps forts et nos temps faibles. Les victoires nous aident à gagner en confiance ». Le match gagnait en tension au fur et à mesure que les minutes passaient, et Claude Puel optait pour un schéma plus défensif en remplaçant Jimmy Briand par Dejan Lovren. Gerland, après avoir encouragé les Gones, se montrait cruel envers Gomis en le conspuant à sa sortie, et ne réclamait cette fois non plus la démission de Claude Puel, mais son licenciement, par le Président Aulas. Un refrain devenu malheureusement habituel dans l’antre lyonnais, et que le coach lyonnais ne commente plus.
« Ces trois points nous font énormément de bien et ont été obtenus au forceps », commentait l’ancien entraîneur de Lille, visiblement satisfait de ses jeunes pousses. « Il y avait de la fatigue. On n’a pas réussi à tenir l’avantage, on arrivait plus à faire les efforts. En revanche, réussir à se relever et aller chercher la gagne est vraiment important. C’était costaud de repartir vers l’avant, surtout avec les jeunes. » Les Lyonnais s’imposaient donc dans la douleur face à Sochaux, au terme d’un match compliqué.
Deux déplacements importants à venir
Reste aux Lyonnais maintenant à bien récupérer physiquement, avant deux déplacements importants : l’un à Lisbonne ce mardi (20h45), l’autre à Rennes samedi prochain (21h). Ces rencontres se joueront sans Lisandro Lopez, Ederson, Delgado et Cissokho (blessés). Pjanic, quant à lui, est incertain (adducteurs). Claude Puel fera enfin le point avec Jean II Makoun pour savoir s’il peut participer ou non au match contre le Benfica Lisbonne. Lisbonne et Rennes : deux rencontres qui pourraient sortir l’OL de la crise... où l’y replonger.
