Roger N’Zembele maintenu en détention

Un père de 2 enfants menacé d’expulsion à Vénissieux

Une trentaine d’enseignants, de parents d’élève et de proches de Roger N’Zembele, ont manifesté jeudi à Lyon entre le palais de justice et la préfecture. Ils ont demandé la libération de ce père de deux enfants, scolarisés à Vénissieux. Originaire de la République démocratique du Congo, Roger N’Zembele vit en France depuis 2002. Ses demandes d’asile politique ayant été rejetées, il a été arrêté à son domicile le 28 mars dernier et est actuellement détenu au centre de rétention administratif.

Jeudi, le Juge des libertés devait statuer sur son maintien en détention après une première période de 15 jours. Roger N’Zembele n’ayant pas de passeport, la préfecture doit obtenir un laisser-passer de son pays d’origine pour pouvoir l’expulser. Une demande avait été effectuée la veille auprès de l’ambassade de la République démocratique du Congo. Une procédure qui peut durer plusieurs jours. « Il vit en France depuis dix ans. Imaginez le traumatisme de ses enfants s’il était expulsé », avait fait valoir son avocate Maître Julie Matricon. En vain, le Juge des libertés a ordonné son maintien en rétention en attendant le laisser-passer.

Père de 2 enfants nés ici, Roger N’Zembele s’occupe également du fils de sa compagne, une Angolaise qui réside régulièrement en France. Présents à l’audience, les 3 enfants se sont jetés dans ses bras à son arrivée au tribunal. Sous la coupe d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), l’expulsion de ce père de famille semble donc imminente. Seul le préfet peut encore prononcer une libération à titre humanitaire. Une délégation de proches a été reçue dans ce but dans les locaux de la préfecture, à l’issue de la manifestation.

En attendant, la mobilisation des proches de Roger N’Zembele ne fléchit pas. Une pétition pour sa libération a d’ores et déjà réuni plus de 2000 signatures. Jeudi soir, l’école Léo Lagrange, où sont scolarisés ses enfants, devait être occupée par des parents. De nouvelles manifestations sont prévues à Lyon ce vendredi à 10h entre la place Guichard et la préfecture, samedi à 10h aux Minguettes et lundi à 16h45 de l’école Léo Lagrange à la mairie de Vénissieux.

Ce cas n’est pas son rappeler la mobilisation qui a eu lieu il y a un an pour un autre père de famille sans papiers, Guilherme Hauka Azanga. Cet Angolais de 42 ans avait résisté à 3 tentatives d’expulsion. Vivant à nouveau avec sa famille en France, il n’a toujours pas de papiers.

Publié le : vendredi 15 avril 2011, par Michael Augustin