Une nouvelle fresque inaugurée

Lyon voit la ville en rose

C’est un champ de roses de 450 m² qui a été inauguré lundi soir au 108 avenue Paul Santy à Lyon. Des roses géantes, peintes sur le mur aveugle d’une résidence HLM. Une œuvre signée Cité création pour rappeler qu’il y a 100 ans, Lyon était la place forte mondiale de la rose. Et pour préparer la ville à accueillir le Congrès mondial des roses en 2015.

A la place de la résidence Alliade, qui accueille ce nouveau mur peint lyonnais, se trouvait il y a 150 ans l’usine de colles et gélatines Coignet. Et juste de l’autre côté de ce que fut alors la route d’Heyrieux, s’étendait un immense champ de roses, jusqu’à Vénissieux. « Lyon a été pendant 40 ans la capitale de la rose », rappelle Gilles Buna, l’adjoint à l’urbanisme à la mairie de Lyon. Au plus haut de sa gloire la ville comptait 120 rosiéristes et signait jusqu’à 60% de la production mondiale. La Fresque des roses a ainsi pour but de rappeler ce patrimoine fleuri lyonnais.

Si le haut du mur peint, visible de loin, montre quelques espèces emblématiques, le bas relate l’histoire de la rose à Lyon depuis ses débuts en 1843. On y apprend que l’impératrice Josephine, la première épouse de Napoléon 1er, offrit de nombreux rosiers au jardin botanique de la Croix-Rousse, issus de son château de La Malmaison, près de Paris. C’est en son honneur que l’une des premières créations lyonnaises s’appela Souvenir de la Malmaison.

De grands noms ont marqué l’histoire de la rose à Lyon. Ils sont tous représentés sur cette fresque : Jean-Baptiste Guillot père, François Lacharme, Basile "Jean" Beluze, Jacques Plantier furent parmi les pionniers à Lyon. Leur savoir-faire a souvent été transmis de père en fils. Avec parfois d’inévitables querelles de famille. Brouillé avec son papa, Jean-Baptiste-André Guillot fils s’installa ainsi non loin des champs familiaux à Vénissieux-les-Lyon, selon une affiche de l’époque, reproduite sur la fresque. Ce qui ne l’empêcha pas d’inventer un procédé d’hybridation toujours pratiqué de nos jours. « Un véritable petit génie », s’enthousiasme Jean Brun, historien de l’association Roses anciennes en France qui veille à la sauvegarde de ce patrimoine horticole. Le fils fut aussi un horticulteur de talent puisqu’on lui doit La France, la référence du genre.

Le magicien de Lyon

Non loin de là, à Parilly, s’installa un gars non moins doué, Joseph Pernet-Ducher. Il créa en 1898 une autre merveille, le Soleil d’or. Une fleur, commercialisée à partir de 1900, dont on disait à l’époque qu’elle « illumine le siècle ». Pernet-Ducher remporta 13 fois le concours de Bagatelle, et encore en ne se présentant qu’une fois sur deux pour laisser une chance aux autres. En 1911, c’était aux Anglais de tomber sous le charme d’une de ses créations, lorsqu’il gagna la coupe du Daily Mail. Une prouesse qui valait à l’horticulteur le surnom de Magicien de Lyon. Arrivé en tête avec un telle avance, le rosiériste lyonnais pouvait même se permettre de refuser l’une des conditions du concours, qui voulait que la fleur lauréate porte le nom de Daily Mail Rose. Impossible, puisqu’elle s’appela déjà Madame Edouard Herriot, en honneur de l’épouse du maire. Finalement, le jury accepta qu’elle porte les deux noms.

La fresque de l’avenue Paul Santy, qui a nécessité 6 mois de travail, mobilisé 4 peintres et coûté 100 000 euros, ne sera que la première étape d’un chemin qui mènera, à travers 6 créations, jusqu’à Champagne aux Monts d’or, en passant par Vénissieux, Brignais, Tassin et Charbonnières. Tout devra être prêt en 2015 quand Lyon accueillera le 17ème Congrès mondial des roses.

Pour plus d’infos : www.verticille.com

Publié le : lundi 20 juin 2011, par Michael Augustin