Elle lance son club de réflexion
Le club de réflexion de la mairesse du 1er, Nathalie Perrin-Gilbert prend forme. Annoncé au printemps, puis repoussé pour cause de primaire socialiste, le lancement est désormais imminent et la date est fixée. Ce sera le 10 décembre. « En pleine Fête des lumières ! », se réjouit l’élue, goguenarde, sur sa page Facebook. Une pique de plus contre son ancien mentor Gérard Collomb avec lequel les relations sont de plus en plus tendues.
Réfléchir à l’avenir de l’agglomération, voici l’objectif du Groupe de réflexion et d’action métropolitain (Gram) que la mairesse d’arrondissement s’apprête à porter sur les fonds baptismaux. Avec qui ? Mystère. Elle ne dira tout juste qu’il s’agit de « socialistes et de personnes issues de la société civile ». Des discussions avec les Verts seraient en cours, l’accueil aurait été favorable.
Un noyau dur de 12 à 15 personnes constituera le comité de pilotage du Gram. Le club se veut « un laboratoire d’idées au cœur de la ville. » Quatre ou cinq groupes de travail devront plancher sur des sujets comme la gouvernance de la métropole ou encore « pour qui et pour quoi on fait la ville ? ». Si les réflexions se font à l’intérieur du club, des échanges réguliers avec les Lyonnais sont prévus, lors de débats ou sur un site web à venir.
Depuis que Nathalie Perrin-Gilbert a annoncé qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat à la tête de sa mairie d’arrondissement, les rumeurs allaient bon train. « Les gens croyaient que j’allais démissionner tout de suite et arrêter la politique, alors que ce n’est pas du tout le cas ». Et de préciser : « Je suis contre le cumul de mandats dans le temps. Deux fois c’est assez, après on devient moins bon. » Suivez mon regard.
De là à lui supposer une visée sur la place de Gérard Collomb, qui ne cumule pas que dans le temps, il n’y a qu’un pas. Un pas, que de nombreux observateurs ont déjà franchi. « Je n’exclue rien », répond-t-elle avec un sourire mystérieux. « Et bien il y aura deux candidats pour le PS. Je n’ai rien d’autre à dire. Nathalie Perrin-Gilbert s’isole totalement. Tous les élus de son équipe sont en train de la quitter. C’est triste », commentait récemment Gérard Collomb.
« Je suis entourée de 80 à 100 personnes », répond la pétillante mairesse du tac au tac. Mais n’est-elle pas trop à gauche pour s’imposer dans une ville comme Lyon qu’on dit centriste ? « Lyon a beaucoup changé », répond l’intéressée, renvoyant vers les résultats des dernières élections. « On verra. »
En 2008, Nathalie Perrin-Gilbert a été nommée par Martine Aubry au poste de secrétaire nationale déléguée au logement. En cas de victoire de sa patronne à la primaire, elle aurait pu hériter de ce portefeuille dans un gouvernement de gauche. Mais c’est François Hollande qui est passé, malgré une campagne où l’énergique mairesse n’a pas compté ses heures. Et le candidat choisi compte désormais parmi ses proches un certain Gérard Collomb.
Or, le maire de Lyon, agacé par l’indépendance de l’élue des Pentes, lui avait déjà barré en 2010 la voie du Conseil régional. De quoi lui ôter toute illusion. « Je suis trop jeune », se console l’élue socialiste qui a soufflé ses 40 bougies le 28 octobre dernier. Tout en affirmant aussitôt qu’elle compte bien continuer à « construire [s]on parcours politique ». Et face aux irritations du maire, elle défend la création de son club de réflexion en toute candeur : « il n’y a pas de lieu de débat à Lyon. On a quand même le droit de parler ! »
Publié le : mercredi 9 novembre 2011, par