Le Grand Lyon a voté

Sita et Pizzorno en charge des poubelles à Lyon et Villeurbanne

L’affaire avait valu aux Grand Lyonnais 17 jours de grève des éboueurs et des tonnes de détritus dans les rues. Elle est désormais tranchée. Le 16 avril, le Conseil communautaire a attribué les marchés de collecte à Lyon et Villeurbanne. En parallèle, les négociations continuent entre le Grand Lyon et ses agents.

Suivant les recommandations de la commission d’appel d’offres, le Conseil communautaire a retenu le géant du service aux collectivités Sita (groupe GDF-Suez) et la société varoise Pizzorno. Ils se partagent un gâteau de 100 millions d’euros. Une facture qui a gonflé depuis le précédent marché, le prix de la tonne étant passé de 83 à 104,50 euros. « Avant, les entreprises perdaient de l’argent. La qualité de la prestation était amoindrie », a justifié le directeur de la propreté du Grand Lyon Bruno Coudret.

Si l’issue du vote n’était pas une surprise, Gérard Collomb a néanmoins dû faire face à un mouvement de fronde jusque dans les rangs de sa majorité. Communistes et Verts ont ainsi déploré le peu de transparence qui a entouré l’appel d’offres lancé par la communauté urbaine. « Les élus n’en ont été informés que par voie de tract syndical distribué à l’entrée », s’est étranglé Rolland Jacquet pour le groupe communiste.

Pour calmer les frondeurs, le Conseil communautaire a décidé de créer une commission. Elle aura pour but de suivre le démarrage des nouveaux prestataires et de travailler sur la future organisation du service de collecte, au-delà de 2017, date d’expiration du nouveau marché. Grâce à cette concession, les communistes et écologistes, tout comme l’opposition, se sont finalement abstenus lors du vote.

En parallèle, le Grand Lyon a ouvert les négociations avec les syndicats sur le travail du samedi. Actuellement, les agents de collecte travaillent six jours sur sept. Un accord signé en 2003, qui prévoyait de leur accorder un samedi sur deux, n’avait jamais été mis en œuvre. La promesse a toutefois refait surface à l’occasion du nouvel appel d’offres et devrait finalement s’appliquer à partir de novembre prochain.

Or, les éboueurs veulent aujourd’hui aller plus loin et ne plus du tout travailler le week-end. Une revendication à laquelle le Grand Lyon pourrait accéder. « Je vous confirme (…) qu’(une) étude sera faite en priorité sur le scénario des 4 samedis, en s’appuyant sur l’exemple de l’organisation du travail à Givors et Grigny », a ainsi écrit le directeur général des services Benoît Quignon dans un courrier adressé fin mars aux syndicats et que Lyon Info s’est procuré.

« La reprise du travail (après la grève, ndlr) s’est faite sur cette base-là », affirme Armand Creus, secrétaire de l’UGICT-CGT du Grand Lyon, qui agite déjà le spectre d’une nouvelle grève en cas de refus. Une première réunion entre syndicats et administration a eu lieu le 4 avril. Plusieurs scénarios ont été soumis aux syndicats, qui sont en train de les évaluer. Une nouvelle rencontre est prévue le 22 mai.

En attendant, les Grand Lyonnais semblent avoir gardé certaines habitudes du temps de grève. « Le Grand Lyon constate que certains riverains continuent à déposer des sacs sur les trottoirs, ce qu’ils ne faisaient pas avant la grève. Cette habitude génère une dégradation notable de la qualité et de la propreté des espaces », peut-on lire dans un communiqué, qui précise : « la collecte s’effectue uniquement en bacs roulants. »

Publié le : mercredi 18 avril 2012, par Michael Augustin